Ce samedi 3 décembre marque la journée internationale des personnes handicapées. Celle-ci vise à promouvoir le respect des droits humains et du bien-être des personnes porteuses de handicaps dans la société. Pour l’occasion, Coralie, 17 ans, porteuse d’achondroplasie, a accepté de livrer son témoignage afin de sensibiliser la population.
Emmy, âgé de 17 ans, est présentement en bac professionnelle animation enfance et personnes âgées. La jeune femme est de petite taille, car elle est atteinte d’achondroplasie. Il s’agit d’une maladie génétique à l’origine d’une formation anormale du cartilage de croissance. "On a les membres plus petits que la normale, dont les bras et les jambes. On est petit tout au long de notre vie", explique-t-elle.
Le handicap d’Emmy n’est pas sans impact sur les choses simples de son quotidien. "Les vêtements de taille enfant sont trop petits, ceux de taille adulte sont trop grands. Pour faire à manger, il faut que je sois sur un tabouret. Je prends souvent les transports en commun, mais les boutons pour faire arrêter le bus sont trop haut. Dans les bureaux, les comptoirs sont trop haut, je dois être accompagné ou je dois demander aux gens d’informer la secrétaire de ma présence. C’est quand même gênant.", raconte la jeune femme.
Ainsi, elle doit toujours analyser les situations auxquelles elle est confrontée, vérifier s’il y a quelqu’un aux alentours pour demander de l’aide, ce qui n’est pas de tout repos.
"On doit s’armer de courage face aux regards des autres qui ne disent pas souvent du bien de nous par rapport à notre physique", déplore Emmy. Elle avoue que cela est un frein dans son quotidien, car elle attire l’attention malgré elle et se sent contrainte de se faire discrète pour limiter les regards sur elle. "Nous, les personnes de petite taille, ne sommes pas mal vues, mais il manque encore de la maturité dans la tête de certaines personnes", ajoute-t-elle.
Emmy a donc du mal à aller vers les autres. Elle dit avoir peur de la réaction qu’elle peut provoquer chez les inconnus. Pourtant, elle entretient de bonnes relations avec ses connaissances et même avec certains inconnus. "Les gens que je connais me soutiennent. Ceux qui ne me connaissent pas, mais qui viennent vers moi sont des gens bien. Je les admire !", s’exprime-t-elle.
"La journée internationale des personnes handicapées est pour moi l’occasion pour le monde extérieur de faire un pas vers nous, car nous sommes mis à l’honneur. Mais, je trouve qu’une seule journée ne suffit pas. Il faut que les autres comprennent qu’il faut de tout pour faire un monde. Il faudrait de la sensibilisation dans les écoles, auprès des plus jeunes, pour leur expliquer que nous ne sommes pas si différents", conclut-elle.