Ce dimanche 19 février est marqué par la Journée internationale de la baleine. C’est alors l’occasion de rappeler que de nombreuses menaces pèsent sur les baleines. Jean-Marc Gancille, le responsable de la communication et du développement de Globice, affirme qu’il est essentiel de protéger ces magnifiques mammifères marins.
La Journée internationale de la baleine est consacrée à la défense et à la sauvegarde de l’ensemble des mammifères marins. Pour l’occasion, Globice Réunion ouvre les portes de son musée itinérant "Campus Cétacés Mobile" au grand public, ce dimanche, au Village de Corail de 10h à 17h. L’accès est gratuit.
De juin à octobre, nombreuses sont les personnes qui admirent le spectacle offert par les baleines à bosse présentes dans les eaux chaudes réunionnaises. Elles migrent jusqu’ici, à cette période, pour s’y accoupler et y mettre bas. Une espèce de cétacés, qui, depuis l’interdiction de la chasser, se porte beaucoup mieux. Les baleines à bosse sont beaucoup plus nombreuses et il s’agit d’une bonne évolution dans leur sauvegarde.
La pêche est l’une des principales menaces sur les cétacés en général. "On estime qu’il y a jusqu’à 300 000 cétacés qui meurent chaque année dans le monde du fait de ces captures accidentelles ou des enchevêtrements dans des engins de pêche", précise Jean-Marc Gancille, le responsable de la communication et du développement de Globice.
Entre les bruits sous-marins ou encore la pollution marine, de multiples menaces pèsent sur le bien-être des baleines à bosse à La Réunion. "Plus les océans sont acides, du fait du CO2 qu’ils stockent, plus le son se répand", indique l’homme. De plus, lors des observations touristiques, ces dernières occasionnent une fuite des baleines à bosse générant alors une perte d’énergie précieuse. "Le changement climatique aussi peut avoir des conséquences multiples. Ça peut être des courants qui changent ou encore des zones qui se désertifient en raison des canicules marines", ajoute-t-il.
Des menaces qui se cumulent et occasionnent de gros risques sur ses animaux marins.
Depuis 2019, un arrêté préfectoral réglemente l’observation des baleines à bosse à La Réunion. Des contrôles sont effectués et si la loi n’est pas respectée, des sanctions peuvent tomber avec des peines qui varient en fonction de la situation. "Il faut éviter de perturber les baleines en conservant des distances, en limitant sa vitesse, en ayant les qualifications requises pour faire de l’observation responsable", résume Jean-Marc Gancille.
La mise à l’eau est néfaste aux cétacés. Alors que cette pratique commence à disparaître dans certaines zones du monde, elle perdure à La Réunion. "C’est quelque chose qui pourrait disparaître dans les années à venir, parce que, même si elle est bien pratiquée par certains, c’est la multiplication des mises à l’eau et des observations en général qui génère du stress chez les cétacés", regrette l’homme.
Il est primordial de préserver les baleines de par leur importance dans la lutte du changement climatique. "Elles contribuent à fertiliser les océans, et notamment à développer les phytoplanctons qui sont des microforêts océaniques jouant le même rôle que les forêts sur terre en captant le CO2 et en générant de l’oxygène", explique Jean-Marc Gancille. Il ajoute : "Plus il y a de baleines, plus il y a de fer et d’azote liés à leurs excréments, plus les conditions sont propices au développement du phytoplancton".
Les baleines peuvent aussi stocker du carbone dans leur gigantesque corps grâce au phytoplancton qui passe dans les crevettes et les petits poissons absorbés par les cétacés. "On estime qu’une baleine va stocker jusqu’à 33 tonnes de CO2 durant toute sa vie. Lorsqu’elle meurt, elle va emmener tout ça avec elle au fond de l’océan et le carbone sera séquestré pendant des siècles", poursuit-il.
La fin de la chasse à la baleine a permis aux populations de se reconstituer, étant très fertiles. Elles sont ainsi, d’année en année, de plus en plus importantes. "La tendance de présence de baleines à bosse à La Réunion, depuis 20 ans, est clairement à la hausse". L’année 2022 a été une année record avec 417 baleines à bosse observées. La saison a même duré plus longtemps que les années précédentes avec des observations allant jusqu’à mi-décembre.