Samedi 1er octobre, aucun exemplaire du Journal de l’île de La Réunion n’a pu être distribué aux lecteurs. Dans la nuit de ce dimanche, seulement 1500 exemplaires du journal ont été imprimés et distribués, soit à peine 10% de la diffusion du dimanche. Dans un communiqué, Alfred Chane Pane annonce cesser toute collaboration avec Jacques Tillier.
"Quand Jacques Tillier parle d’atteinte à la liberté de la presse, il ne parle que de la liberté de SA presse, SA liberté à collecter les ragots pour ensuite avilir, salir, vilipender, mettre au pilori et à soumettre à son bon vouloir toute personne qu’il estime mériter un tel traitement.
La censure décidée par mes rotativistes a touché au bien le plus ultime – son précieux – de Jacques Tillier : son pouvoir totalitaire d’être juge et jury en même temps, pour pouvoir continuer à condamner sans jugement.
La moindre des précautions, quand on veut être juge ou jury, est d’avoir la sagesse de se retirer lorsqu’il y a conflit d’intérêts. C’est évidemment le cas sur l’affaire de l’imprimerie Ah Sing, puisque Jacques Tillier était le candidat malheureux (et frustré) de la reprise.
Cela nous amène au tirage de samedi soir (édition du dimanche) où cette fois-ci, je fais la Une, et où je suis déjà condamné pour mensonges. Mes rotativistes, tremblant de peur suite à la bronca générée par Jacques Tillier puis reprise par les autres médias, décident d’imprimer malgré tout.
Cette fois, c’est moi qui décide d’appuyer sur le bouton rouge. Trop c’est trop. Je ne peux pas accepter une diffamation aussi virulente et évidente, et je ne peux pas continuer à être le complice de ce pouvoir sans limites du dictateur Tillier.
En tant qu’entrepreneur privé, j’arrête toute collaboration avec Jacques Tillier. Mon engagement avait été pris avec un JIR dont l’actionnariat avait encore son mot à dire sur l’attitude de son directeur, mais depuis sa dernière OPA sur l’entreprise, plus personne ne peut le retenir ni le contredire.
Mes avocats verront avec les siens dès ce lundi pour définir les conditions de cette rupture que j’assume".
Contacté par Antenne Réunion Alfred Chane Pane affirme "ne rien avoir contre le journal, ni ses journalistes, ni ses actionnaires".
L’homme ne compte pas imprimer le JIR ce soir : "Jacques Tillier en a fait une affaire personnelle avec moi, j’en fais donc une affaire personnelle avec lui".