À quelques jours du Grand Raid, des milliers de fous vont traverser l’île. Et pour certains, il s’agit du défi d’une vie ! Jean-Luc Gourville va y participer pour la 12ème fois. Une endurance, une passion de la course à pied qui l’a sauvé de l’alcoolisme. À 57 ans, il souhaite maintenant montrer l’exemple.
« Un malade alcoolique reste toujours un malade alcoolique. Pou moin c’est un sacrifice en même temps c’est un thérapie, ou voit, mi lé obligé aller courri. Mi fait vélo, mi sa courri, mi fé la musculation. Parce que sinon si mi réfléchi trop, mi reste la même, mi réfléchi sans fait rien ben mi plonge. »
Jean-Luc a été victime d’un accident du travail, suite à quoi il a commencé à plonger dans l’alcoolisme. Il perd tout « mi té boire 1 verre, 2 verres, 3 verres, ma perde mon madame, ma perde toute. Sa fait qu’un jour ma retrouve amoin tout seul. »
Jean-Luc collectionne les médailles et les t-shirt qu’il reçoit à l’arrivée du Grand Raid, preuve qu’il n’abandonne jamais. Il donne l’exemple aux plus jeunes qui ont du mal à s’en sortir, comme un symbole de motivation. « Longtemps moin té récolte pile plate, maintenant ma remplace a li par des médailles. Mi dit un peu ban jeune que zot i voit que la vie lé dure pou toute demoune, mais laisse pas zot allé. »
« Mi voit li fé sport, ben i encourage amoin aussi, mi gagne fait toute, la course fauteuil m’a fait le 10 km, moin la arrive en 3eme position dans un fauteuil lé bien non ? Ma parti en vacances, le premier jour, le cadeau que le seigneur la donne amoin c’est une chute du 3ème étage à minuit et demi et voilà. Mi té mette la drogue dans ce temps là, mi té boire beaucoup d’alcool. » nous explique un jeune.
Jean-Luc donne des conseils, et inspire d’autres personnes à sortir de l’alcoolisme comme témoigne un autre de ses compagnons de randonnée : « Quand na un soucis, mi permette amoin coze ek li, nous prend tout baskets, nous met dans nout pieds, nous sa marcher par là, nou sa courri, après nous discute un peu de la vie, de comment nous peut résoudre tout ça. Mi essaye pense son ban conseil, mais li lé pas tout le temps avec moins aussi du coup ben malheureusement mi replonge quand mi voit mon ban camarade à côté moin i avance bien ou voit, dans le sport mi garde azot et mi dit t faut mi avance aussi, faut pas ou lé dernier. »
Jean-Luc nous raconte une discussion touchante entre lui et un marmaille, de quoi lui faire réaliser son propre impact sur les autres et à quel point son message circule dans la population même auprès des plus jeune : « Moin té pou courri, un ti marmaille la arrête amoin, la di amoin : « monsieur, est-ce que ou fé Grand Raid cette année ? » Ma garde ali ma dit : « comment ou koné sa ou ? » La dit amoin : « mi koné parce que ou court pou demoune i boire. » Comme ça. Et là la donne amoin le courage pou re foncer. »
« Nou tienbo nou largue pas ! »