Jacky Ichab fait partie des derniers charretiers de l’île. Avec ses boeufs, il propose un voyage dans La Réunion Lontan.
Aujourd’hui encore, Jacky Ichab et sa charrette de bœufs surgissent des champs de cannes, comme un hommage au temps longtemps.
"Le temps va tuer tout ça, un jour nous va retrouve’ à nous dans un livre, au fond d’un tiroir fermé", regrette-t-il.
Pour Jacky, le métier de charretier fait partie des traditions familiales : "Mon papa té charretier, mon tonton té charretier, de génération en génération".
Autrefois, ils acheminaient la canne jusqu’à l’usine à dos de bœufs. Peu à peu, avec l’industrialisation, les charrettes ont été remplacées par des camions. Les charrettes bœufs se sont ainsi faites de moins en moins nombreuses, et avec elles, les charretiers.
Refusant de regarder le patrimoine réunionnais s’envoler en fumée, Jacky a décidé de se réinventer pour continuer à faire vivre la tradition.
"Moin la choisi de fé promenades, balades, mariages, différents évènements, pou adapt’ à moin à la modernisation, pour que ça y crève pas, y rest’ vivant !"
La vie dans les champs, le défilé des charrettes, l’apprentissage des échanges avec les bêtes sont des souvenirs du passée, que le charretier tente de faire perdurer.
"Marmailles té court derrière la charrette pour rentrer dedans, c’était des bons moments. Surtout la campagne c’était en début de vacances, marmailles y attendent charrettes boeufs passer pour monter dedans quand y monte à vide !"
L’homme qui murmure à l’oreille des bœufs n’a pas dit son dernier mot, même si son bœuf, Major, devrait bientôt partir à la retraite. D’autres animaux sont déjà formés au langage particulier des charretiers, pour assurer sa relève.