Ce Week-end, le Premier ministre a présenté son projet de loi visant à prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 23 juillet prochain.
"Je souhaite réagir et interpeller le Gouvernement sur 2 articles, mais avant tout je considère qu’une prolongation de 2 mois me semble excessivement long en ce qui concerne les restrictions et les atteintes aux libertés individuelles si chèrement acquises par les Français.
Tout d’abord, je tiens à dire que je soutiens fortement l’article 2 pour le cas particulier de La Réunion qui propose des mesures et des modalités de mise en quarantaine ou de quatorzaine, le placement et l’isolement des personnes qui entrent ou qui reviennent à La Réunion après avoir séjourné dans une zone de circulation du COVID-19 que je souhaite systématique. La population réunionnaise a constaté depuis le début de l’épidémie que le COVID-19 s’est propagé dans l’île via notre principale porte d’entrée sur le territoire, à savoir notre aéroport. Je demande à toutes les autorités compétentes d’être plus vigilant et plus exigeant pour rendre systématique les tests et la quatorzaine de toute personne qui foule la terre réunionnaise.
Ensuite, sur l’article 6, je veux dire que je suis fermement opposé à ce que toutes données personnelles et confidentielles concernant les personnes atteintes par ce virus, leur santé, leur circulation dans l’espace public ou privé soient partagées, collectées par quelque système d’information ou technologie que ce soit, sans le consentement pleinement exprimé de la personne intéressée. Je ne veux pas que dans un proche ou lointain avenir on n’arrive à une société française trop policière qui interdirait d’une manière ou d’une autre la circulation des personnes porteuses d’une maladie contagieuse ou non. Je considère que les personnes doivent être responsables de leurs actes en adoptant éventuellement les mesures et les gestes barrières. Cela vaut tant pour aujourd’hui que pour demain.
Enfin, je constate que la rentrée de nos enfants sur tout le territoire national va se dérouler dans une certaine cacophonie, l’Etat et les Collectivités territoriales se renvoyant la balle de la responsabilité et de la compétence des uns et des autres. Je regrette qu’on en soit arrivé à ce stade de décrédibilité de la parole publique qui déconcerte les parents d’élèves et la population. Ce qu’il faut bien comprendre dans le déconfinement et le retour de nos marmailles dans les écoles, c’est que l’Etat doit fournir en nombre suffisant masques gels hydroalcooliques à tous les personnels des établissements scolaires et bien entendu à chaque élève dès son entrée dans l’établissement. L’Etat doit également fournir en nombre suffisant les tests de dépistage et les faire effectuer très régulièrement sur les enfants et les parents d’élèves qui auront décidé le retour de leurs enfants à l’école. J’invite le ministère de l’Education nationale, le ministère de la santé, le Gouvernement, l’Elysée et les services de la Préfecture de La Réunion à donner suffisamment de lisibilité et de visibilité aux Réunionnais. J’appelle Madame la ministre des Outre-mer à partager avec moi le même positionnement, à savoir que sans ces 2 mesures de prévention que n’aurait pas garanti le rectorat et les services de l’Etat à La Réunion de ne pas autoriser la réouverture des établissements scolaires concernés et le cas échéant, que les maires, les Présidents du Département et de la Région fassent pression pour empêcher l’ouverture des écoles maternelles et primaires, des collèges et des lycées qui ne seraient pas suffisamment équipés en masques, gels et tests. Je le redis encore une fois, les parents d’élèves doivent être informés et le plus possible associés aux mesures et au calendrier de reprise de l’année scolaire. Je fais partie de ceux qui sont favorables à une responsabilisation clarifiée, plus forte des exécutifs et élus locaux et des services déconcentrés de l’Etat à La Réunion."