Réalisé par Jérémy Clapin, le film réunionnais "J’ai perdu mon corps" peut espérer remporter deux prix ce vendredi 28 février aux Césars 2020.
L’œuvre, poétique et touchante, se présente à la cérémonie phare du cinéma français dans un contexte d’extrêmes tensions.
Réalisé à La Réunion, dans les studios Gao Shan Pictures de Saint-Gilles les Bains, "J’ai perdu mon Corps" sera en lice pour les Césars 2020. Nommé dans deux catégories : "Meilleur film d’animation" et "Meilleur musique originale", le long-métrage tentera d’empocher un nouveau trophée. Le film Péi a déjà remporté le grand prix de la semaine de la critique à Cannes puis le cristal du long-métrage et le prix du public au festival d’Annecy.
Nominé également aux États-Unis, aux Oscars 2020, dans la catégorie "meilleur film d’animation" le film n’avait rien pu faire face à Toy Story 4 produit par le mastodonte américain Disney-Pixar. L’histoire de "J’ai perdu mon corps" raconte pendant près d’1h30 le parcours d’une main séparée de son corps, qui, recousant le fil du temps, retrace le passé du reste de son corps.
Cette édition des Césars se déroule sous un feu de polémiques. Véritable vitrine française vers le monde extérieur, elle concentre les nombreuses attentes sociétales de notre temps. D’abord dans l’élan du mouvement #metoo, Roman Polanski a annulé sa participation. Des mouvements féministes avaient promis de perturber la cérémonie si le cinéaste nominé douze fois pour "J’Accuse", et lui-même accusé d’agressions sexuelles, venait à se présenter.
Le jour de la cérémonie, vendredi 27 février 2020, des acteurs utilisaient le quotidien Le Parisien afin de demander plus de diversité ainsi que davantage d’inclusion des comédiens en provenance des outres-mers notamment. Enfin, le 10 février 2020, une tribune dans le journal Le Monde dénonçait l’opacité de l’organisation et appelait à une refonte du mode de gouvernance. Trois jours plus tard, toute la direction des Césars annonçait sa démission collective.