Afin de faire entrer le droit à l’avortement dans la Constitution, 50 députés ont déposé une proposition de loi. Trois députés réunionnais font partie des co-signataires.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) bientôt inscrite dans la Constitution ? C’est en tout cas le combat mené par trois de nos députés réunionnais que ce sont Huguette Bello, Ericka Bareigts et Jean-Hugues Ratenon.
Ils font partie des cinquante députés qui ont déposé une proposition de loi pour que ce droit à l’avortement soit inscrit dans la Constitution. "C’est nécessaire que la loi Veil soit consolidée. La consolidation suprême c’est de l’inscrire dans la Constitution. Quand on voit ce qui se passe dans le monde, notamment dans ce grand pays dit démocratique que sont les États-Unis ou dans les pays de l’Est, la remise en cause de l’IVG fait fureur", met en avant Huguette Bello.
Dans le département, la fermeture de centres dédiés ou le manque de praticiens ne se poserait pas à ce niveau, comme l’indique le docteur Marcl Gabriele, gynécologue-obstétricien au CHU.
"L’offre de soins est satisfaisante, il n’y a pas de pénurie par rapport à la Métropole, notamment lors des périodes de congés. Cela fait 30 ans que j’exerce à La Réunion, et je n’ai jamais connu de manifestations de personnes anti IVG."
Comme l’indiquent les chiffres de 2017 communiqués par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 216 700 IVG ont été réalisées en France, dont 202 919 sur le territoire métropolitain.
Parmi ces 216 700 interruptions volontaires de grossesse, 4 355 l’ont été à La Réunion.
Dans le détail, 25,6 IVG ont été réalisées pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans dans l’île (contre 14,4 en Métropole), et 13,6 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 17 ans. Soit deux fois moins qu’en Métropole (6,1).
C’est sous la présidence de Valérie Giscard d’Estaing que Simone Veil, alors ministre de la Santé, avait préparé la loi encadrant la dépénalisation de l’avortement en France, qui date du 17 janvier 1975.
Parmi les raisons qui peuvent entraver la pratique de l’IVG, le recours à la clause de conscience.
En effet, les médecins disposent d’une clause de conscience générale pour tout type d’actes médicaux et d’une clause de conscience spécifique à l’IVG créée par la loi Veil de 1975.
Mais le 26 juin dernier, devant la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat à l’Égalité femmes-hommes, avait indiqué ne pas vouloir que cette clause de conscience générale soit maintenue, mais que l’interruption volontaire de la grossesse ne soit pas condamnée "comme un acte en particulier".
Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees)