Ce mardi 11 juillet 2023, l’INSEE a publié son étude de comparaison spatiale des prix sur l’année 2022. Cette étude révèle que les prix sont globalement plus élevés de 9%, en moyenne, à La Réunion par rapport à l’Hexagone. Cet écart atteint jusqu’à 37% pour le secteur alimentaire.
Au cours d’une étude réalisée tous les cinq ans par l’INSEE, il a été montré que les prix étaient plus élevés de 9% à La Réunion, que dans l’Hexagone.
Un écart significatif qui se creuse depuis plusieurs années. A titre de comparaison, les prix étaient 6 % plus cher en 2010 et de 7 % en 2015.
L’écart des prix entre la métropole et La Réunion prend en compte les secteurs de la santé, des loisirs, de la communication, des transports, du logement et de l’habillement.
Ainsi, acheter un panier composé selon les habitudes d’un ménage vivant en France hexagonale coûte 12% plus cher sur l’Ile. Pour un panier composé selon les habitudes locales, il coûtera ainsi 6% plus cher à La Réunion qu’en Hexagone.
L’écart de prix est une tendance à la hausse. D’après l’institut, cet écart n’est pas lié à un évènement ponctuel dû à la crise.
Il y a ainsi eu une évolution non seulement des prix mais également un changement des comportements de consommation des Réunionnais.
Le cycle d’inflation ralentit - ce qui veut dire que l’augmentation est moins importante - mais cela peut conduire à une inflation durable.
Le contexte général pèse sur les DOM et cela n’épargne pas notre département malgré les dispositifs pour lutter contre l’inflation mis en place. Malgré ses capacités de production non négligeables, il est délicat selon les experts que l’île ne soit pas impacté quand on dépend surtout de l’importation.
Le secteur alimentaire : des prix 37 % plus cher que dans l’Hexagone
L’écart de prix se fait beaucoup plus sentir dans le secteur alimentaire, dans la mesure où les prix des produits alimentaires et des boissons non-alcoolisées sont 37% plus cher qu’en France métropolitaine. C’est aussi ce secteur qui explique en plus grande partie que l’écart global des prix entre La Réunion et l’Hexagone s’accroit.
Mais d’autres secteurs sont aussi représentatifs de l’écart des prix. C’est le cas des services de santé, de communication mais également de loisirs. Si la santé est plus onéreuse à La Réunion, c’est notamment en raison des majorations spécifiques aux DOM. Tout ce qui touche à la communication coûte près de 25% plus cher qu’en métropole. Enfin, alors qu’ils représentent 7% du budget des ménages, les loisirs et la culture coûtent 14% plus cher à La Réunion, à cause du coût d’achat de matériel.
Le logement et les transports moins onéreux à La Réunion
Bien que la vie soit estimée plus chère dans le département ultramarin, certains secteurs engendrent un cout moindre. C’est le cas pour le secteur du logement. Bien que les loyers demeurent bel et bien plus onéreux à La Réunion, toutes les dépenses inhérentes au logement sont moins importantes (- 6%) en métropole (eau, électricité, climatisation, chauffage, etc.).
Les transports coûtent également moins cher à La Réunion qu’en métropole, avion compris. Cette moindre importance des coûts concernant les transports s’explique par le fait que les carburants et services liés à l’entretien des véhicules ont des coûts bien moins élevés qu’en métropole.
En résumé : l’écart des prix entre La Réunion et l’Hexagone est à la hausse mais cette tendance n’est pas lié à un évènement particulier. Cela s’explique donc par la hausse des prix, les habitudes de consommation. Par exemple : l’écart de prix du riz entre La Réunion et l’Hexagone n’est pas tant significatif mais avec la méthode de l’étude. L’écart de prix sera forte car les Réunionnais consomment massivement plus de riz.
Par ailleurs, il faut noter que l’écart avec l’hexagone est moins important pour La Réunion que pour les autres territoires d’Outre-mer. Comme l’indique l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), à Mayotte, l’écart de prix avec la France hexagonale est de 10 % (hors loyer), entre 1 et 16 % pour La Martinique, Guadeloupe et la Guyane.
L’étude dans le détail de l’Insee :
En 2022, les prix sont plus élevés de 9 % à La Réunion par rapport à la France métropolitaine.
D’une part, acheter un panier de biens et services composé selon les habitudes de consommation d’un ménage vivant en France métropolitaine coûte 12 % plus cher sur l’île que dans l’Hexagone.
D’autre part, acheter à La Réunion un panier reflétant les habitudes locales de consommation coûte 5,5 % plus cher que s’il était acheté dans l’Hexagone.
L’alimentation explique en premier lieu cet écart des prix entre les deux territoires. Se nourrir coûte en effet bien plus cher sur l’île que dans l’Hexagone (+ 37 %). Les services de santé, de communication et de loisirs y sont aussi plus onéreux. À l’inverse, les transports, les charges liées au logement (eau, électricité, etc.) et l’habillement coûtent globalement moins cher à La Réunion.
Depuis 2010, l’écart de prix avec l’Hexagone augmente : il était de + 6 % en 2010 et de + 7 % en 2015. L’alimentation en est la principale cause. Cette étude repose sur l’enquête de comparaison spatiale des niveaux de prix à la consommation entre territoires français réalisée par l’Insee en mars et avril 2022, en France métropolitaine et dans les cinq départements d’Outre-mer (DOM).
L’étude a pour objet de comparer les prix à la consommation entre la France métropolitaine et chacun des DOM. Cette comparaison porte sur l’ensemble des biens et services marchands consommés de manière significative par les ménages sur chaque couple de territoires comparés. Les prix relevés sont ceux affichés dans les points de vente, hors soldes et promotions.
Entre 4 000 et 6 000 relevés de prix ont été effectués dans chaque DOM et 55 000 en France métropolitaine. Une étude comparable est publiée ce jour dans chacun des quatre autres DOM, de même qu’une publication nationale qui analyse l’écart des prix entre les cinq DOM et l’Hexagone.