Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) a publié sa 5e édition du bilan statistique « Insécurité et délinquance » pour 2020. Elle présente des évolutions très atypiques, dans le contexte de la crise sanitaire liée au Covid-19, avec des mesures exceptionnelles de confinement de la population et de couvre-feu. Les conditions de dépôt de plainte ont été modifiées, aussi bien pour les victimes que pour les services de police et de gendarmerie.
Il en ressort que la population de Guadeloupe, et plus encore celle de Guyane, est plus souvent victime de vols violents ou d’actes de violences que celle de métropole. Par ailleurs, les habitants de la Réunion sont relativement moins souvent victimes de violences que ceux de France métropolitaine, alors que les atteintes les plus sensibles, à caractère sexuel ou perpétrées par un membre du ménage, y sont plus fréquentes et aussi les moins déclarées.
En 2020 et par rapport à 2019, le nombre de victimes de violences dans le cadre intrafamilial par habitant est orienté à la hausse, sauf à Mayotte qui enregistre une stabilité sur un an. La hausse est d’une ampleur comparable à celle observée en métropole (+0,2 point) en Polynésie française, à La Réunion et en Martinique. Elle s’avère plus marquée en Guyane (+0,5 point), en Guadeloupe (+0,7 point) et surtout en Nouvelle-Calédonie (+1,3 point).
En 2020, le nombre de victimes par habitant est notamment moins élevé en Polynésie française, à la Réunion et en Nouvelle-Calédonie qu’en métropole. A contrario, il apparait nettement plus élevé en Guyane, à Mayotte et dans une moindre mesure en Guadeloupe.
Pour l’ensemble des femmes âgées de 20 à 69 ans enquêtées à la Réunion, plus de 2 femmes sur 5 ont déclaré au moins un fait subi de sexisme (insulte, harcèlement, attouchement, etc.) dans les espaces publics au cours des 12 mois précédant Insécurité et délinquance en 2020 : l’enquête, contre 1 sur 4 en France métropolitaine. En Martinique, il s’agit de près de 3 femmes sur 5 et en Guadeloupe 3 femmes sur 6 qui ont été confrontées à ce genre de faits dans l’espace public.