Les flammes qui ravagent le Maïdo ravivent de mauvais souvenirs à la "terre brûlée". De surcroît, elles mettent en alerte les défendeurs de la nature réunionnaisesur la situation de plusieurs espèces endémiques dans l’île.
Fort heureusement, le périmètre de près d’une centaine d’hectares impacté, pour l’heure, par les flammes de ce nouvel incendie au Maïdo n’est pas situé sur une zone de protection prioritaire du Parc National de La Réunion.
Toutefois, plusieurs espèces et plantes endémiques à la Réunion sont d’ores et déjà menacées. "Il y a un impact important au niveau de la faune pour un lézard vert endémique de cette zone." esquisse Sylvain Léonard de l’ONF. Quant aux espèces végétales, "c’est une flore de végétation dans laquelle on a essentiellement une branle vert*, de l’Ambaville*, des fleurs jaunes et de l’Ajonc d’Europe qui est une plante envahissante."
"Il y a des pays dans lesquels on laisse brûler car c’est le milieu naturel qui se régénère" relance Janik Payet, responsable du Parc National de La Réunion. Toutefois, les espèces endémiques et pionnières à La Réunion repoussent difficilement. Rappelant l’exemple du branle vert, qui "met des années" pour arriver à 15-20 centimètres de hauteur, Janik déplore la fréquence malheureuse, bien qu’espacée en années, des incendies qui ravagent le Maïdo. L’espèce invasive, elle, "va croître très rapidement"nuance-t-il.
Ironie du sort, Maïdo signifie "terre brûlée", "mais tous les 10 ans, "ça n’est pas possible" déplore le responsable du Parc National des Hauts.
* : une espèce de bruyère arborescente
* : arbuste