Depuis le vendredi 6 novembre 19h00, les sapeurs-pompiers du SDIS, la gendarmerie, l’Office National des Forêts, le Parc National de La Réunion, la mairie de Saint-Paul et les services de l’Etat sont pleinement mobilisés dans la lutte contre l’incendie qui sévit dans le secteur du Maido. Les conditions météorologiques des dernières 24h ont considérablement aggravé la situation et obligent à déployer une nouvelle stratégie de lutte contre le feu.
"Je viens de faire le point sur la situation et de définir une stratégie de lutte contre l’incendie avec l’ensemble des partenaires. Je tiens tout d’abord à saluer l’engagement des personnels mobilisés dans cette lutte en cours contre le feu au Maïdo. La mobilisation et la coordination de tous les acteurs sur le terrain est essentielle pour sauver notre patrimoine unique et la biodiversité de ce site classé au patrimoine mondial. Les esprits sont encore marqués par les incendies de 2010 et 2011. Nous devons rassembler nos forces et moyens pour éviter un nouveau drame. Je tiens à ce titre à souligner que des travaux considérables ont été réalisés depuis 2010 en matière de défense contre l’incendie sur ce secteur sensible. Tous les acteurs de terrains s’accordent aujourd’hui sur le fait que sans l’aménagement des pistes DFCI et l’installation des réservoirs d’eau, la situation actuelle aurait sans nul doute déjà dégénéré en catastrophe écologique." Jacques Billant, préfet de La Réunion
Le vent s’est renforcé dans la nuit du 8 au 9 novembre avec des vents tourbillonnants d’Est en Ouest à 50km/h. Les sapeurs-pompiers ont tenté durant toute la nuit de tenir la route forestière, mais celle-ci a été franchie vers 04h30 du matin.
On estime à environ 200 hectares la surface brûlée. A ce stade, le sinistre ne touche que des zones déjà victimes d’incendie par le passé.
80 sapeurs-pompiers du SDIS (à compter de demain ils seront 150)
6 éco-gardes du Parc national
22 engins incendie
6 engins transporteurs d’eau de grande capacité
1 tractopelle de l’ONF pour l’aménagement des pistes DFCI
5 hélicoptères bombardier d’eau (location privée)
1 Dash (sécurité civile)
A la demande du préfet, un poste de commandement opérationnel assurant la coordination interservices et deux postes de commandement de site ont été installés sur le site, en lien avec le SDIS et la mairie de Saint-Paul. Des cellules d’anticipation vont également être déployée pour :
- réaliser un diagnostic et analyser les actions à mettre en œuvre pour la préservation de la biodiversité.
- travailler sur le rétablissement des réseaux téléphoniques
- surveiller l’impact des feux sur la qualité de l’air et captage de l’eau
Dans les prochaines 72h, l’évolution de la situation météorologique n’est pas favorable. Des vents forts sont à prévoir. Les forces présentes sur le terrain vont être doublées passant de 80 à 150 sapeurs -pompiers.
Dès mardi 10 au matin 250 hommes seront présents sur le terrain.
Au regard de la situation, Jacques Billant, préfet de La Réunion a décidé de mobiliser des moyens complémentaires. L’arrivée de stock de produit retardant par avion est actuellement en étude. Des équipes de renfort (FORMISC) (spécialisée en brûlage dirigé et des commandos feux de forêt) complémentaire à l’action des sapeurs-pompiers sur certains points spécifiques pourraient également arriver en renfort dans les prochains jours.
Trois secteurs d’opération prioritaires ont été définis par le centre opérationnel en préfecture :
Priorité 1 : le secteur Nord-Ouest : en franchissant la route forestière, le sinistre se déploie désormais vers la forêt des Hauts de l’Ouest, constituée notamment de Tamarins et d’autres espèces végétales dont les essences sont fortement inflammables. Par ailleurs, l’humus de ces sous-sols constitue un facteur aggravant car le feu peut circuler dans le sous-terrain. En réponse, il est décidé de « noyer » la zone. Une ligne de défense est également fixée, vers 1800m d’altitude. Une ligne de repli a été définie en anticipation : elle a été élargie à l’aide d’un tractopelle et des équipes de l’ONF, des lances y ont été positionnées. Les moyens sont désormais concentrés sur ce secteur. Des tranchées pare-feu sont creusées par l’ONF pour protéger au maximum les pistes sur lesquelles vont s’appuyer les unités.
Priorité 2 : au Nord, le feu progresse en lisière le long des remparts. A ce stade, la population des ilets (Roche Plate et Ilet des Orangers) n’est pas menacée.
Priorité 3 : au Sud-Ouest, la barrière de retardant mise en place a tenu et le feu ne reprend pas. La zone est donc placée sous surveillance. Le terrain du lézard vert des hauts, espèce protégée, a été préservée à ce stade.
Les autorités en appellent les randonneurs à respecter le travail des pompiers et à rester prudents. L’accès aux sentiers est interdit par arrêté préfectoral du 7 novembre.
- Massif du Maïdo (communes de Saint-Paul, Trois Bassins, St-Leu, Les Avirons)
- Sentier entre Ilet Alcide et le Maïdo, par le rempart de Mafate
- Sentier entre le Maïdo et Roche Plate (Mafate) par le TiCol et La Brêche
- Sentier du Grand Bord, entre le Maïdo et le Grand Bénare
- Sentier de la Glacière, par l’observatoire de l’atmosphère
- Sentier Vaudeville-gîte des Tamarins-La Glacière-Grand Bénare
- Sentier du Piton Rouge et de la caverne du Roi Phaonce
- Sentier entre le Grand Bénare et le Petit Bénare
- Sentier entre La Glacière et Piton Rouge
- Sentier de la Tamarinaie
- Sentier des Tamarins
- Sentier des Ouvriers
- Sentier de Grande Terre
- Sentiers du Gol
- Sentier du Petit Bénare
- L’ensemble des pistes VTT du massif, soit les n°1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 9, 10, 11, 12, 13, 15, 16, 17 et 18