Dans la nuit de mercredi à jeudi dans l’usine Lubrizol de Rouen, un important incendie s’est déclaré. L’usine est classée Seveso. Depuis ce matin, le feu est éteint.
L’usine Lubrizol de Rouen qui fabrique des additifs pour lubrifiants a été la proie des flammes.
Même si le feu est éteint, des mesures ont été prises pour la sécurité du site et des habitants. Des Réunionnais racontent ce qu’ils ont vécu.
"À ce jour il n’y a plus de fumée visible à moins de 20km de l’incendie. Je n’ai pas pu me rendre à mon stage car les routes étaient fermées et je n’avais pas envie de prendre des risques au niveau respiratoire. La fumée était épaisse, il y a eu beaucoup de retombées de fines particules. J’ai pu voir sur mes fenêtres et mon balcon.
La fumée avait une odeur de plastique et d’essences qui nous prenait à la gorge jusqu’à nous donner des douleurs à la tête. Nous avions eu comme consigne de laisser les fenêtres fermées et de limiter les sorties. Ce que j’ai fait. Puis j’ai mis du scotch au niveau des aérations."
"J’habite à 6,5 km de l’usine Lubrizol. L’incendie s’est déclaré aux alentours de 3h du matin. Je ne dormais pas. Le temps était déjà très gris et le ciel bien chargé. Je lève les yeux au ciel et je vois des lumières rouges orangées bien vives. Je me suis donc avancée vers ces lumières et là je vois une épaisse fumée recouvrir le ciel de Sotteville.
S’en est suivi deux gros bruits d’explosion. Je suis rentrée chez moi et j’en ai parlé à mon conjoint. On a tenté de s’informer via les différents réseaux sociaux mais rien... Ce n’est qu’après 1 heure qu’on a enfin su qu’il s’agissait de Lubrizol. Sur le coup j’ai ressenti de l’incompréhension et de l’étonnement. Mais on est allés se coucher sans vraiment être conscient de l’ampleur de l’évènement.
Le lendemain à 7h, stupéfaction, la fumée est épaisse, l’air irrespirable. En passant sur les quais le gros nuage de fumée était au-dessus de ma tête. Ce n’est que devant l’école que j’ai appris par le directeur les tenants et aboutissants de l’incendie.
L’odeur était intenable, les yeux piquants, il a des picotements aux yeux, des maux de gorge depuis hier et depuis ce midi il se plaint de brûlures thoraciques. On est très inquiets quant aux répercussions sur la santé."
Selon Benoît Lemaire, directeur de cabinet du préfet de Normandie, l’incendie est désormais éteint. "Nous maintenons les effectifs sur les lieux afin de poursuivre le refroidissement de l’ensemble des fûts sur site (...) il reste quelques points chauds", a indiqué Chris Chislard, porte-parole des pompiers de Seine-maritime sur France Bleu Seine-maritime/Eure.
Une légère fumée blanche émane encore de l’usine et une "odeur désagréable" persiste, liée au fait que des hydrocarbures ont brûlé.
Plusieurs pompiers ont été détachés sur les lieux de l’incendie. Dans la foulée, un périmètre de sécurité a été aménagé sur un rayon de 500 mètres. Les secours ont protégé les installations voisines pour qu’il n’y ait pas d’éventuelle propagation.
Une mesure de confinement a été évoquée. Les établissement scolaires restent fermés jusqu’à lundi. Par ailleurs, les personnes fragiles (enfants, personnes âgées, asthmatiques) sont priées de rester dans leur domicile pour la journée.
Pour l’heure, les causes de l’incendie sont encore méconnues.
Une enquête pour en déterminer l’origine a été ouverte par le parquet de Rouen qui a débuté les investigations.