Afin d’honorer la mémoire des "enfants de la Creuse", une stèle commémorative a été inaugurée le jeudi 17 février en présence du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et de la représentante de la Fédération des enfants déracinés des DROM, Valérie Andanson.
L’inauguration de la stèle en mémoire des "enfants de la Creuse" en présence de Sébastien Lecornu, à l’aéroport d’Orly, à Paris, marque une nouvelle étape dans la reconnaissance de cet évènement dramatique. Entre 1962 et 1984, au moins 2150 enfants réunionnais avaient été arrachés à leur île et à leurs familles afin de rejoindre la Creuse dans le but de repeupler cette dernière.
"Sans pouvoir entrer dans les détails de cet épisode dramatique et douloureux de l’histoire de France et sans emphase excessive, je dirais que l’inauguration de cette stèle commémorative marque dans tous les sens du terme une nouvelle date. Un nouveau signe de reconnaissance symbolique de la France à l’égard des dits "enfants de la Creuse"", affirme Valérie Andanson.
L’endroit où la stèle a été placée n’a pas été choisi au hasard. L’aéroport d’Orly marque le lieu où tous ces enfants déracinés ont transité avant d’être répartis dans des foyers. "Aujourd’hui, la stèle que nous inaugurons dans cet aéroport d’Orly où les transplantés sont arrivés et passés entre 1962 et 1984 fait écho, de l’autre côté de la mer, à la stèle érigée en 2013 à l’initiative du conseil général de La Réunion à l’aéroport Roland Garros".
Comme l’explique la représentante de la Fédération des enfants déracinés des DROM, une autre stèle commémorative de cet évènement existe déjà devant l’aéroport Roland Garros de Saint-Denis. Néanmoins, ce nouvel hommage a une signification particulière : "c’est un symbole fort de reconnaissance de l’État, c’est la première fois que l’État installe quelque chose dans l’hexagone", explique Valérie Andanson.
Pour Valérie Andanson : "Cette stèle marque un nouveau pas vers la reconnaissance de notre histoire et vers la réconciliation des mémoires passées, présentes et celle de générations à venir". La présidente de la Fédération des enfants déracinés des DROM souhaite que de réelles avancées aient lieu sur le sujet, elle demande "des excuses publiques du gouvernement" et "des réparations mémorielles, avec un lieu de mémoire à Guéret dans la Creuse". Dans ce sens, elle explique que ce lieu de mémoire est déjà en projet, selon Valérie Andanson : "il ne manque plus que les financements".
Avec la Fédération des enfants déracinés des DROM, Valérie Andanson œuvre au quotidien pour faire connaitre cet évènement historique : "En septembre, à Paris, on va faire un colloque avec les pays d’Europe et les associations qui se battent contre les abus envers les enfants. Sur le plan culturel, nous allons avoir une pièce de théâtre : "Tous nos ciels" par le collectif V.1 qui fera plusieurs représentations à La Réunion et qui sera financée par le ministère des Outre-mer. Nous avons aussi sur le feu une comédie musicale qui s’appelle : "Nou lé pa zesklav’" de la Troupe Réunionnaise d’Arts Cultures et Traditions".
Guillaume Caras