Depuis le 20 avril, la campagne de déclaration des revenus a commencé.
En raison de l’épidémie de coronavirus qui touche la France, le gouvernement avait décidé de repousser la déclaration d’une semaine.
Le syndicat Solidaires Finances publiques alerte lui sur une campagne à risques.
"Nous sommes dans une guerre sanitaire. " Ce sont les mots du Président de la République. Par souci de santé, les libertés publiques se sont vues totalement limitées comme jamais depuis 1945.
Dans ce contexte lourd, l’enjeu est de continuer à faire vivre les missions essentielles à la survie économique et sociale du pays et de ne pas mettre en danger nos compatriotes les plus fragiles et limiter la contamination au sein de la population.
La Réunion est une île lointaine de l’hexagone, et nos lits de réanimation sont rares et précieux. L’enjeu de limiter les malades est une question de survie.
Durant cette période, nos collègues assurent des missions essentielles, telles que le paiement des salaires des fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, le paiement des fournisseurs des Collectivités locales, les remboursements de crédits d’impôts aux entreprises, le paiement des pensions de retraite, l’encaissement des recettes des Collectivités, le fonds de solidarité.
Les consignes nationales sont claires : privilégier le télétravail, limiter le présentiel et assurer ces missions.
Au milieu de tout cela, notre ministre ne trouve rien de mieux que de repousser la campagne de déclaration d’impôt sur le revenus (IR) d’une semaine seulement. Elle commence donc ce 20 avril . Indécent, contre-productif, inutile, voilà juste les adjectifs que Solidaires Finances Publiques attribue à cette décision.
Dans cette situation sans précédent, était-il si urgent et prioritaire de lancer cette campagne, alors qu’elle aurait pu être repoussée de quelques semaines ?
Notre direction locale, se lance dans cette campagne avec la même ferveur que dans celle des autres années, proposant même une conférence de presse sur le sujet. Il n’aura échappé à personne que cette mission n’est pas vitale dans la période. La campagne de déclaration d’impôts sur les revenus n’est pas non plus une priorité budgétaire car avec le P.A.S (prélèvement à la source) les impôts sont directement prélevés par les employeurs.
Pour cela, elle fait montre de zèle en faisant venir sur site de nombreux agents, sans leur donner les moyens du télétravail (infiniment minoritaire). La Direction Générale communique une présence sur toute la France de 25% d’agents en moyenne dans les services. Le 20 avril à La Réunion, nous affichons 37%. Le DRFIP met ses agents en danger. Pire, des missions non prioritaires continuent d’ être exécutées, à l’encontre de toutes les décisions nationales, mobilisant le matériel de télétravail au détriment des collègues contraints de se déplacer en présentiel pour la campagne IR.
Aucune transparence non plus dans le dialogue avec les organisations syndicales, auxquelles on délivre des chiffres de présence dans les services faux et non actualisés, omerta sur les pressions exercées sur les collègues pour les faire venir sur site, malgré leurs demandes réitérées de télétravail.
En bref, notre direction locale ne joue pas la règle du confinement, certains cadres supérieurs profitant de cette période pour faire des excès de zèle, envisageant probablement déjà l’après dans leur plan de carrière personnel.
Inadmissible et grave, dangereux pour nos collègues et contraire aux directives du gouvernement, irresponsable par rapport aux messages de prudence et de rigueur communiqués par les services de l’État, préfecture comme l’ARS.
22 avril, jour de conférence de presse de la Direction Régionale pour lancer la campagne, Solidaires Finances Publiques Réunion dépose via le Comité d’Hygiène et Santé-Condition de Travail une alerte pour mise en danger sanitaire, non-respect des conditions de travail auprès de la DRFIP de La Réunion et contre tous ses manquements.