Une année en demie teinte pour l’immobilier. Certes la vente de logements neufs augmente disent les professionnels du secteur. En revanche, les problèmes de fond restent sans solution. Les professionnelles en appellent aux pouvoirs publics.
Le secteur de l’immobilier tire la sonnette d’alarme à La Réunion. La baisse du nombre d’appartements neufs disponibles à la vente fait bondir les prix des logements.
Aujourd’hui, le mètre carré habitable à La Réunion se vend 4 250 euros en moyenne contre 4 060 euros l’année dernière. Une hausse de 4,9% sur un an et de 11% sur 5 ans est donc constatée.
Cette augmentation des prix s’explique par plusieurs facteurs. Le premier de ces facteurs est le ralentissement de la construction de logements neufs.
Maître Dev Koytcha, président de la chambre des Notaires de La Réunion, explique : "Pour les ventes de logements neufs on a aujourd’hui clairement une pénurie par rapport à ce qu’il se passe en métropole parce que le marché métropolitain est beaucoup plus dynamique."
La fin de la défiscalisation depuis décembre 2017 pour les achats d’appartements neufs semble clairement pointée du doigt.
Les notaires de La Réunion font appellent aux pouvoirs publics pour doper les ventes et surtout la construction.
Maître Dev Koytcha ajoute : "On pêche un peu aussi par les moteurs qu’on a pu perdre au moins partiellement sur le sujet de la défiscalisation. Il faut soutenir la production de logements et ça peut passer par d’autres voie que la fiscalité, notamment les coûts de production."
Les coût de construction et le prix du terrain expliquent cette pénurie de logements. En France, la valeur moyenne du mètre carré constructible n’est que de 130 euros.
En revanche, à La Réunion il peut atteindre jusqu’à 900 euros à Saint-Gilles ou encore à Sainte-Marie, il est estimé à 350 euros.
Cette tendance inquiète Thibault de la Raitrie, agent immobilier et membre de l’Observatoire de l’Immobilier Réunionnais, à l’heure où la demande n’a jamais été aussi forte avec plus de 7 000 ventes en l’espace d’une année.
"Ce qu’on a pu construire pendant 10 à 15 ans, notamment à cause des méfaits de la défiscalisation, c’est surtout du logement d’investissement, T1 ou T2 et parfois quelques T3 ou T4. Il manque clairement de grands logements familiaux pour les Réunionnais."
L’agent immobilier ajoute : "Ça va devenir compliqué quelque soit les communes aujourd’hui de trouver des fonciers pour nous permettre d’avoir pour les Réunionnais des logements à des prix abordables."
Le manque de logement s’explique aussi par la raréfaction des terrains constructibles à La Réunion. Mais aussi par des normes de construction plus drastiques qui freinent l’investissement des promoteurs immobiliers.