La Brigade Nautique Côtière intervient sur les côtes réunionnaises de jour comme de nuit ! Surveillance, contrôle de la pêche illégale ou encore enquêtes terrestres et subaquatiques, les missions des six gendarmes et 5 plongeurs expérimentés sont aussi nombreuses que variées. Nos équipes ont suivi l’un de leurs entraînements au large du Cap Lahoussaye.
Brigade Nautique Côtière : rencontre avec Alexis Rouyer, technicien en identification subaquatique
Les plongeurs de la Brigade nautique s’entraînent deux fois par semaine. Ils interviennent également lors des opérations de secours en mer ou dans les bassins, en collaboration avec l’hélicoptère de la Section Aérienne de la Gendarmerie (SAG) et les secouristes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM).
Ce jeudi matin, l’équipe de la Brigade nautique était sur le pont pour un exercice grandeur nature. Un homme d’une quarantaine d’années est porté disparu. Le scénario est le suivant : un témoin aurait aperçu le capitaine d’un navire suspect jeter une charge volumineuse ainsi qu’une arme à la mer. L’enquête judiciaire commence alors. Sous l’eau, la mission débute entre 10 et 15 mètres de profondeur.
Une première équipe entame la phase de recherche et retrouve le corps, avant de passer à l’identification. Les militaires effectuent alors des prélèvements et photographient les lieux.
Cet exercice permet une coordination plus fluide entre les plongeurs : "Sous l’eau c’est important la communication, que chacun se comprenne. On ne peut pas communiquer de la même manière que sur terre donc on communique avec nos gestes. On voit des choses pas forcément très belles, après on s’y est habitué. On en parle entre nous, c’est important d’en discuter, d’échanger, de manière à extérioriser ce que l’on ressent", nous dit Thomas Benoît, gendarme à la Brigade Nautique Côtière (BNC).
Une fois la victime repérée, il faut la remonter à la surface, en faisant attention à préserver son ADN, qui est indispensable à la suite de l’enquête.
Pour les gendarmes, ce type d’intervention est une bonne façon de maintenir leur niveau de performance :
"Il s’agissait de dérouler tout le protocole judiciaire, de la phase de recherche , jusqu’au relevage du corps et de l’objet. On est limité en temps et en profondeur. Ça prend du temps, et il faut toujours bien prendre en compte les paramètres environnementaux, le courant, la visibilité, ces facteurs sont vraiment cruciaux au niveau des constatations", explique Alexis Rouyer, officier de police judiciaire et enquêteur subaquatique à la Brigade Nautique Côtière (BNC).
Pour la Brigade, 90% des interventions consistent à la recherche de personnes disparues.
"Au quotidien, on a des missions de contrôle, autant des plaisanciers que des professionnels, et des missions d’ordre judiciaire. C’est la raison pour laquelle nous avons la technicité d’enquêteur subaquatique à l’unité. A la demande des brigades territoriales ou des unités de recherches, nous procédons à des recherches, soit de corps, soit d’armes, soit d’objets relatifs à une procédure délictuelle ou criminelle", précise l’adjudant-chef David Watré, commandant à la Brigade Nautique Côtière (BNC).
La mission est réussie pour les équipes de la brigade. Chaque jour, ils se tiennent prêts à intervenir sur un large panel de missions, en mer ou dans les bassins, en collaboration avec les équipes du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et de la Section aérienne de Haute montagne (SAG).
Invité du 12H30 d’Antenne Réunion, Alexis Rouyer, officier de police judiciaire et enquêteur subaquatique à la Brigade Nautique Côtière (BNC), revient sur le quotidien de la Brigade.
Sur les près de 90 interventions par an, parmi celles qui l’ont le plus marquées, Alexis Rouyer se souvient d’un drame au Port :
"Ce sont les deux véhicules que nous avions retrouvés au Port l’année dernière immergés dans le port. On est intervenus pour extraire les personnes qui se trouvaient à l’intérieur. Il fallait également extraire le véhicule de son milieu. Ça fait partie des interventions marquantes.
Je ne peux pas dire que l’on soit préparé à tout. Physiquement c’est difficile. (...) On est entraîné, on s’entraîne régulièrement".
Retrouver des corps, fait malheureusement partie des missions régulières de la Brigade Nautique Côtière. Les équipes font aussi des découvertes d’un tout autre genre :
"Ça nous est arrivé au Bassin 18 de retirer des coffres-forts, qui avaient été, à l’époque, volés. Il fallait les extraire du milieu pour pouvoir faire une enquête derrière, avec tout le protocole que l’on a mis en place".