Le Département de La Réunion a lancé, en octobre 2020, une étude archéologique et historique en vue de mettre en valeur l’ancien pénitencier pour enfants de l’îlet à Guillaume, inscrit au titre des Monuments Historiques depuis 2008.
Accompagné par la Direction des affaires culturelles (Dac) de La Réunion en tant que partenaire scientifique et avec le soutien financier du FEADER, le Département a missionné l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) pour réaliser ces études.
Ce programme non invasif a pour objectifs la connaissance, la préservation et la valorisation des vestiges, d’un point de vue patrimonial, culturel, éducatif et touristique.
Une équipe de l’ONF a dégagé la totalité des murs, rendant visibles leurs arases et parements.
L’étude des ruines s’est attachée à comprendre l’organisation du site et restituer les techniques de construction. Elle a mis en place une chronologie relative des édifices et défini certaines fonctions et activités à des secteurs : habitat, ateliers, lieux de culte, espaces de mise en culture.
La circulation au sein du site est précisée : à partir d’un axe central, des rampes ont été régulièrement édifiées. Elles sont complétées par des escaliers. La découverte de nouveaux bassins et d’une canalisation souterraine permet de comprendre la gestion de l’eau.
Enfin, l’origine des matériaux de construction est déterminée par la mise au jour d’un front de taille d’une carrière à extrémité sud du plateau.
L’îlet à Guillaume est la seule colonie pénitentiaire agricole ayant vu le jour à la Réunion.
L’établissement est implanté dans un cadre naturel hors du commun, un plateau à 700 mètres d’altitude, limité par les profondes vallées des rivières de Saint-Denis et du Bras Guillaume.
Son accès, taillé dans la paroi à pic dominant la rivière de Saint-Denis, est barré par la case du frère Alexandre, qui proposait le gite aux visiteurs et empêchait toute tentative d’évasion.
Fondée en 1864, la colonie pénitentiaire l’îlet à Guillaume a reçu plus de 3 000 enfants.
Elle est gérée par la congrégation du Saint-Esprit, communauté missionnaire notamment développée en Afrique. Dans l’esprit de la loi et sous la férule des spiritains, les enfants cultivent, récoltent, travaillent à la forge et à la scierie, gèrent la basse-cour. Ils réalisent aussi nombre d’édifices et aménagements.
Les conditions de vie excessivement difficiles imposées par les pères, ne seront que rarement dénoncées.
Retrouvez l’étude ici : https://www.inrap.fr/un-penitencier-pour-enfants-l-ilet-guillaume-la-reunion-15460)