Post-Garance : une catastrophe économique pour la filière d’exportation de fruits péi

Sur le chemin, Marjean a du mal à reconnaitre son verger. Sur 600 arbres, 40 ont résistés, ici les vents ont dépassés les 230 km/h, le reste du verger est dévasté "Voilà un exemple, le pied a été ravagé, et il a 30 ans".

Cet agriculteur estime qu’il faudra attendre 5 ans avant la prochaine récolte de letchis et espérer exporter à nouveau vers l’Hexagone "La nature change, et il faut trouver autre chose à faire. Quoi, c’est vraiment le point d’interrogation."

Quelques kilomètres plus loin, Yves a perdu une tonne de fruit de la passion, la totalité de son exploitation destinée à l’export "Il faut vraiment voir si toute la ligne rebourgeonne". 

Cet agriculteur estime ses pertes à 10 000 euros, il attend toujours les subventions pour le cyclone Belal. Pour se reconstruire, il compte malgré tout sur les aides de l’Etat "5 000 euros je ne dirais pas non, il y a tous les tapis à remettre à neuf, là tout a été déchiré. Tout ça a un coût". Il faudra attendre 5 mois minimum pour trouver des fruits de la passion réunionnais sur les étals, beaucoup de fruits péi qui ne pourront pas être exportés.

C’est dans un entrepôt que les fruits destinés à l’export sont triés avant d’être envoyés en France métropolitaine "Il y a beaucoup de cicatrices sur les ananas, ce n’est pas pour l’export". Pour cet exportateur, les pertes s’élèvent à un tiers du chiffre d’affaires, soit 200 000 euros par an "Sans l’ananas l’entreprise aurait dû mettre ses salariés au chômage technique et fermer les rideaux le temps que ça aille mieux" explique David Cayrou, responsable de la société BOYER.

Dans l’avion comme sur les étals, nos fruits se feront plus rares. Conséquence, il faudra mettre la main à la poche pour se faire plaisir.