Fleurir la tombe des défunts, une tradition du 1er novembre, fête de la Toussaint… Mais voilà, la sécheresse de ces derniers mois met en difficulté la filière des fleurs coupées à La Réunion. Sans eau, impossible de répondre à la demande. Les producteurs et les revendeurs sont inquiets.
Ne pas fleurir les cimetières le 1er novembre : impensable pour certaines personnes. Comme Jean Denis qui vient tous les mois se recueillir sur la tombe de son frère et si la sécheresse impacte la production de fleurs coupées, il trouvera une autre solution. "Si je ne trouve pas de fleurs à acheter je ramène de ma cour".
Depuis un mois et demi , il fait chaud et il ne pleut pas assez. S’ajoute à cela le vent qui dessèche la terre plus rapidement. Un producteur rencontré préfère prendre la situation avec humour. "S’il n’y a pas d’eau, comment on fait pour arroser. Bon dié i donn a ou sa, il n’ y a pas le choix".
Danylo Tailamé lui voit déjà les conséquences sur sa production : "certaines fleurs seraient stressées donc va fleurir plus vite, donc pour Florilèges et la Toussaint il y aura des fleurs fleuries avant donc ça sera trop tôt et après il y a certaines avec la chaleur qui ne sortiront pas et il y aura une baisse de culture".
Il faut irriguer plus et plus régulièrement ce qui impacte forcément la facture d’eau. Des solutions de compensations sont à l’étude : "Il faut solliciter dans ce cas notre fournisseur en eau, la SAPHIR pour qu’il y ait une remise sur nos factures parce qu’on aura utilisé énormément d’eau pendant cette période et ça s’est déjà fait par le passé et on souhaite que ce soit fait pour la fin de l’année", déclare Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture de La Réunion.
En 2022, à La Réunion près de 10 millions de tiges sont produites et autant sont importées. La sécheresse pourrait impacter le prix de la production locale.