Les femmes sont peu associées à la coupe de la canne. Pourtant, elles ont été présentes dans les champs pour travailler aussi dur que leurs collègues masculins. Aujourd’hui, un hommage a été rendu à 120 femmes coupeuses de cannes dans l’Est de la Réunion.
Les 120 femmes récompensées ce vendredi 20 décembre, à l’occasion de la Fèt Kaf ont connu le dur labeur de la coupe de la canne depuis leur plus jeune âge, certaines depuis leur 9 ans. Ces travailleuses d’une autre époque ont vécu cette période dans les années 50 et la doyenne a 99 ans.
Ces anciennes saisonnières agricoles se remémorent les tâches à faire pendant les récoltes. L’une d’entre elles raconte son expérience de jeunesse : "Le plus difficile c’est quand té lève canne. Sortir depuis dan’ fond pou emmène en l’air."
La canne à sucre est une exploitation bien connue à La Réunion. Depuis l’époque des esclaves et des premiers engagés, la filière demande une main d’oeuvre importante sur l’île.
Bien des années après les débuts de celle-ci, la canne à sucre reste une source de revenus pour beaucoup de familles réunionnaises. Hommes et femmes ont parcouru les champs pour subvenir aux besoins de leur foyer à une époque pas si reculée.
La coupe de la canne se faisait à la main au siècle dernier. L’industrialisation de la filière est arrivée bien après. Le travail de coupe était rémunéré 50 francs à l’époque et certaines déplorent le chômage qui touche la jeunesse d’aujourd’hui, elles qui ont transpiré pour s’en sortir.
L’hommage dressé en ce jour de 20 décembre pour ces femmes est symbolique. Dans la commune de Sainte-Suzanne, ces femmes d’exception ont été honorées par un prix mais surtout par l’admiration du message qu’elles véhiculent sur le courage et l’héritage de la culture "lontan".
La cérémonie s’est déroulée à point nommé en cette journée commémorative de la Fèt Kaf.