La Réunion est concernée par les conséquences économiques liées à la crise ukrainienne, malgré son éloignement géographique de l’Ukraine du pays. Les prix des carburants affichent déjà des niveaux records pour notre île. Les pêcheurs professionnels comme les pêcheurs subissent cette augmentation.
Les prix des carburants explosent. Ainsi, le secteur de la pêche est directement touché par cette hausse, le carburant étant nécessaire pour le fonctionnement des bateaux.
Fernand est l’un des plus vieux pêcheurs de l’île. Chaque semaine, à bord de son bateau, le pêcheur part en mer pour traquer le poisson. Cependant, avec la hausse du prix des carburants, vivre de ce métier devient compliqué. "Le plein pour le bateau, il faut compter à peu près 40/45 euros. Avant, je payais 30 euros. Il y a quand même un pourcentage assez conséquent" souligne Fernand, préoccupé.
Par exemple, en deux ans, le prix du gasoil est passé de 58 centimes le litre à 86 centimes aujourd’hui. Le sans-plomb, légèrement plus coûteux, est à 88 centimes le litre actuellement.
Avec ces envolées, Fernand constate que de plus en plus de pêcheurs se diversifient et pratiquent une autre activité professionnelle à côté. "On sent quand même que c’est difficile pour un pêcheur de pouvoir vraiment bien vivre. À mon avis, la plupart vivote." déclare le pêcheur.
En effet, peu de pêcheurs arrivent à vivre correctement en pratiquant que cette activité. Sur les 185 pêcheurs que comptent La Réunion, seulement une quarantaine vit uniquement de la pêche. Un constat inquiétant qui s’accompagnerait d’une faible mobilisation du secteur : "Il faut avoir le coeur pour faire ce métier là. Quand on voit qu’il y a une crise de carburant qui est en train de se profiler pour la filière, les pêcheurs devraient s’interroger. S’ils ne se réunissent pas pour défendre leur cause, demain, il ne faudra pas se reprocher pourquoi ils sont dans cet état, parce que d’autres territoires se mobilisent", précise Bertrand Baillif, le président du comité des pêcheurs.
Pour répondre à cette crise, les pêcheurs demandent à ce que l’État réduise les taxes sur le carburant. À défaut, cette nouvelle tourmente pourrait bien engendrer de sérieuses complications pour les pêcheurs et signer la mort de la petite pêche locale.