Ce dimanche, c’est la Journée internationale des femmes. L’occasion de parler du harcèlement de rue, qui concerne les jeune femmes, voire de jeune adolescentes, sifflées, interpellées par des hommes en voiture. Adelle et Elaïa ont accepté de témoigner.
Elaïa et Adelle n’attendent jamais seules le bus. Être à deux ou en groupe, c’est la seule solution qu’elles ont trouvé pour faire face au harcèlement de rue dont elles sont victimes, comme de nombreuses adolescentes.
"Ça arrive dès la 6e, et pendant tout le collège et le lycée, des filles commencent à se faire harceler dans la rue, alors qu’à 11 ans, on n’est pas encore adulte", confie Elaïa.
Également collégienne, Adelle poursuit : "Il y a des regards, des sifflements, des klaxons. Parfois, il y en a même qui vont vouloir te toucher."
Les regards déplacés, insistants, laissent place à d’autres comportements encore plus inquiétants pour les jeunes filles.
"La dernière fois dans le bus, un monsieur nous a fixé pendant au moins dix minutes, sans gêne particulière. On a commencé à stresser et quand nous sommes descendues du bus, il a commencé à nous suivre mais n’est pas allé plus loin."
Le harcèlement de rue impacte la vie quotidienne des collégiennes. "Je me sens stressée, je commence à paniquer un peu, je marche plus vite, je baisse la tête pour ne pas me faire remarquer. Ça m’empêche de faire des choses, par exemple pour une sortie, je devais marcher toute seule pendant 20 minutes, je vais me dire que je ne vais pas y aller."
Ce qui choque le plus Adelle, c’est l’âge de ces différents harceleurs. La plupart du temps il s’agit d’homme plutôt âgés, parfois même des quinquagénaires. "J’ai envie de lui dire qu’à mon âge, je ne devrais pas subir tout ça et qu’ils doivent se rendre compte de ce qu’ils font, c’est quand même grave d’avoir un comportement comme ça à leur âge."
Il est conseiller d’en parler à un adulte, parent, professeur. Pour rappel, certains de ces comportements sont punis par la loi. Toucher les fesses d’une jeune fille sans son consentement est passible de 10 ans de prison et de 150 000 euros d’amende.