Gustave Olivier Tison, père de famille et écrivain livre un témoignage émouvant dans son livre intitulé "Putain d’avion". Un ouvrage dédié à son fils Gildas décédé dans un crash en janvier 2015 en Espagne.
Gustave Olivier Tison a écrit un livre nommé "Putain d’avion : c’était mieux les petits vols de nuit" en hommage à son fils, Gildas, décédé en 2015.
Le père de famille raconte : "Nous avons perdu notre fils Gildas le lundi 26 janvier 2015 à 15h16, ce sont des détails importants pour moi. Nous vivions à La Réunion et nous avons appris par coup de téléphone de son frère qu’il y avait un grave accident à Albacete et qu’on était sans nouvelles de Gildas."
Il ajoute : "Nous avons subi, si j’ose dire, des hommages, des choses extrêmement difficiles. Ce livre, ce témoignage, ces écrits manuscrits se sont imposés à moi, en quelque sorte comme une écriture automatique. J’avais quelque chose qui explosé à l’intérieur de moi, il fallait absolument que je l’écrive."
Gustave Olivier Tison a écrit son livre sur une période de deux ans. Il explique avoir autant lu qu’écrit. "J’ai lu énormément de livres, les livres qu’il avait lu et j’ai voulu suivre sa trace dans ses lectures et je suis partie dans une sorte de recherche spirituelle."
L’auteur explique que son livre était finalement destiné à son petit-fils, Antoine. "Mais j’ai voulu le publier parce que je me suis dit que toute personne qui va entrer dans cette histoire, cette passion fusionnelle entre mon fils et moi de l’aviation, va faire vivre cette histoire."
Il ajoute : "Ce qui m’importe justement, si je suis là aujourd’hui, d’abord à La Réunion puisque nous avons une histoire forte avec cette île, c’est pour faire vivre mon fils."
Gustave Olivier Tison décrit son fils Gildas comme un homme très rigoureux, gentil et apprécié de ses chefs. Selon l’auteur, "il était d’une grande rigueur. Quand vous êtes pilote de chasse, vous êtes dans une machine qui ne pardonne pas la moindre erreur. Et hélas le crash d’Albacete a été dû à des négligences, des fautes d’inattention."
Accompagné d’une maquette d’avion, Gustave Olivier Tison tente d’expliquer les circonstances dans lesquelles est décédé son fils.
La base aérienne où se trouvait son fils exécutait deux exercices importants dans l’année en janvier et en septembre. Des exercices de TLP (Tactical Leadership Programme) pour entraîner les meilleurs des pilotes pilotes et leur donner la qualification de Mission Commander.
"Gildas était officier de liaison, il ne volait pas. Son frère Gaël était venu avec un autre collègue pour participer à l’exercice. Il se trouve qu’il avait volé le matin et l’après-midi il devait être avec Gildas pour voir les avions décoller. Mais son collègue l’a retenu quelques instants, le crash a eu lieu, il a été sauvé et Gildas est resté sur le tarmac."
Le père de famille explique que le F16 grec a eu un problème de commande de trim. La dérive de direction a été bloquée par un accident à l’intérieur de l’avion du F16. Pendant 20 minutes l’avion a roulé et selon Gustave Olivier Tison, 7 fois de suite il a fait des embardées à droite et a malgré cela décollé.
8 secondes après le décollage l’avion se crash entraînant un autre avion avec lui et allant ensuite vers l’avion de son fils, Gildas.
"9 morts français, les 2 pilotes grecques de tué. Il ne faut pas oublier ses camarades de la mort et ça nous aide avec les familles des victimes nous sommes très proches."
Le père de Gildas estime qu’il n’y a pas de haine à avoir mais avoue que la colère est tout de même présente.
"Avec le titre de mon livre mon petit-fils m’a demandé pourquoi j’avais mis un gros mot. C’est vrai que c’est fort parce que je suis très en colère mais le véritable titre c’est ’C’était mieux les petits vols de nuit’. C’est Gildas qui m’a écrit ces derniers mots avant de mourir. Ça rappel Saint-Exupéry mais enfaite, pendant les vacances de Noël on faisait ensemble des vols de nuit."
Les obsèques des victimes dont celles de son fils ont lieu aux invalides à Paris. Ce qui rajoute encore à la tragédie est la présentation d’un cercueil fermé. La famille de Gildas ne peut pas lui dire au revoir une dernière fois.
"Les cercueils ont été fermés à Albacete, on a du recevoir notre fils dans son cercueil sans jamais le voir. Le quitter sans jamais le voir et ça c’est terrible", explique Gustave Olivier Tison.
Il ajoute : "C’est un petit peu là mon problème, je suis toujours à la recherche de mon fils. J’aurais voulu tellement le prendre dans mes bras, l’accompagner dans cet accident duquel je ne sors pas."
La famille de Gildas et surtout son père continue de pleurer la mort de son fils. "Nous sommes complètement défait, nous avançons, ce livre m’a certainement servi. Ce livre qui a probablement était écrit avec Gildas, avec cette énergie que j’ai à l’intérieur de moi. Je suis sur un chemin de recherche je veux le trouver mon Gildas, je ne sais pas comment mais je pense qu’il me guide vers un beau chemin spirituel."
Gildas a un fils qui s’appelle Antoine, aujourd’hui il a 10 ans. Gustave Olivier Tison raconte : "Il va bien, il parle naturellement de son papa. Nous sommes très proches, il vient souvent en vacances avec nous. Il grandi mais il est mûre ce petit garçon. Un jour il jouait un morceau de piano que son père lui avait appris et nous dit qu’il ne faut pas pleurer, que son papa est avec lui."
Malgré cela, Gustave Olivier Tison n’a toujours pas fait le deuil de son fils et n’arrive même pas à imaginer qu’il soit mort.