Guillaume Branlat, président du directoire de l’aéroport Roland Garros, fait le point sur les mesures de sécurité pour les voyageurs.
"On est habitué à des interruptions de trafic, quand il y a un cyclone par exemple, mais que cela dure trois mois on y est pas du tout habitué.
Sur le trafic des passagers, c’est moins 98% d’activité, on peut parler de point mort. Trois avions par semaine, voire quatre, c’est très faible, et sur le fret c’est moins 40% d’activité, c’est mieux mais on aime mieux quand c’est plus soutenu.
Beaucoup d’avions sont au sol, même chez nous on a des avions au sol, on les met aux endroits disponibles, on les change de place pour éviter qu’ils endommagent l’infrastructure, ils ont besoin de rouler un petit peu, donc on s’adapte.
On travaille, depuis un mois et demi, deux mois, (...) à trouver les bonnes mesures pour lutter contre le coronavirus. Ce que nous souhaitons c’est vraiment créer un choc de confiance, à la fois pour la population et pour les voyageurs avec toute une série de mesures que l’on commence déjà à tester.
De savoir qu’il n’y a que des personnes négatives qui montent dans l’avion, c’est intéressant. Les suivre sur l’île nous semble indispensable si on souhaite remplacer la quatorzaine. Il appartient bien sûr aux autorités sanitaires de se prononcer là-dessus. Dans l’aérien nous travaillons sur des mesures un peu plus classiques, la distanciation physique, la mise à disposition de gel hydroalcoolique, le port du masque.
Depuis un mois nous avons développé un partenariat avec l’aéroport de Paris pour permettre la mise en place d’un corridor sanitaire. On a eu un premier vol expérimental la semaine dernière, un deuxième ce vendredi. Peu à petit on affine les mesures, on s’améliore et on fait face à une maîtrise du risque, la meilleure possible. (...). La caméra thermique ça peut être un investissement que l’on n’a pas aujourd’hui et qu’il faudra que l’on ait demain. Ça a un coût mais on estime qu’il faut aujourd’hui des mesures fortes pour vraiment mettre en place ce choc de confiance.
Les taxes n’augmenteront pas, on fait l’effort depuis plusieurs années d’optimiser ces taxes, qui représentent 30€ sur un billet à 1000€. (...) Nous avons fait l’effort d’être compétitifs, c’est pas pour augmenter même s’il y a la question de la rentabilité de ces mesures.
L’aéroport est un écosystème économique, nous travaillons de concert avec cette écosystème pour que la reprise soit la plus durable possible.
Nous avons pris un engagement dès le départ pour préserver l’emploi. (...) Nous faisons le maximum pour préserver l’emploi".