Une nouvelle conséquence de la crise en Ukraine. Les cultivateurs de fraises sont dans l’incertitude. Le risque de pénurie lié à un manque de semences semble bien réel. Mais c’est surtout l’augmentation du prix des produits qui inquiète les producteurs.. La question de l’autonomie pour les engrais et autres besoins de production est posée..
Giraud Techer s’y connaît en culture de la fraise. Producteur depuis plus de 30 ans à Montvert les Hauts, il possède plus de 20 000 pieds. Un métier passion qui est devenu compliqué ces derniers temps avec l’augmentation des intrants.
"L’année dernière, j’ai payé un sac 2,40 euros contre 3,80 euros cette année, à négocier. De la même manière, j’avais payé 175 euros un rouleau de bâche, contre 300 euros cette année. Avec le temps, cette culture risque de disparaître."
Un avis partagé par ce jeune producteur. Boris Gironcel vient tout juste de reprendre l’exploitation familiale et a dû changer ses méthodes.
"Je faisais de la fraise en hors sol et suis revenu à la fraise en pleine terre, pour des raisons de coûts. Nous avons eu des augmentations sur la plupart des intrants. Nous sommes obligés de retourner à l’ancienne méthode, en plantant les fraises par terre, qui implique une pénibilité de travail, un besoin de main d’oeuvre, etc. Le rendement n’est pas le même en pleine terre qu’en hors sol, ce qui devrait conduire à une pseudo pénurie de fraises cette année.
Face à ce risque potentiel de pénurie dû à plusieurs facteurs, l’Armeflhor, l’association réunionnaise pour la modernisation de l’économie fruitière, mise justement sur l’économie circulaire.
"L’objectif est d’être plus résilient au niveau local et d’utiliser des intrants plus locaux, que ce soit au niveau des plants ou des matières organiques et fertilisantes", met en avant Toulassi Nurbel, adjointe au directeur technique de l’Armeflhor.
Une solution qui permettrait aux producteurs réunionnais d’envisager leur avenir plus sereinement