Jacques de Chateauvieux, principal actionnaire du groupe de services maritimes Bourbon, qui ploie sous 2,7 milliards d’euros de dette, s’est fait désigner PDG du groupe le 29 juin dernier.
L’homme d’affaire a repris la main du groupe Bourbon le 29 juin dernier.
En prenant la direction générale du groupe, il se trouve en position renforcée pour rejeter avec son frère le plan des banques visant à l’exproprier.
Bourbon Corporation a procédé a plusieurs changements au plus haut niveau du groupe. Parmi les modifications les plus remarquables : le président du Conseil d’administration et directeur général, Jacques de Chateauvieux est nommé président-directeur général délégué.
Le groupe fait face à 2,7 milliards d’euros de dettes, selon Les Echos. Jacques de Chateauvieux a présenté durant l’Assemblée générale son plan de restructuration.
"Dans la tradition maritime, quand le temps se gâte, tous se mobilisent à la passerelle, c’est aussi mon cas aujourd’hui pour sortir au plus vite de la restructuration en discussion depuis des mois, ce dont l’entreprise a besoin pour travailler sereinement.
Je vais donc me concentrer sur les solutions de restructuration, pour redonner à BOURBON les moyens de capter la reprise qui s’amorce aujourd’hui et de déployer son plan stratégique BOURBONINMOTION."
"Il consiste à ajuster le remboursement des dettes aux capacités de génération de cash une fois payé les couts d’exploitations et les frais généraux des activités."
"Au plus profond de la crise, la société a généré un cash positif lui permettant de continuer son activité. La question est désormais, avec la reprise qui s’amorce, de proportionner la reprise du paiement des créanciers bancaires ou loueurs de navires au cash disponible."
Le plan prévoit la mise en place de produits “all-in-one”. "Les clients sont à l’origine de cette évolution. Ils sont à la recherche de ce que l’on appelle l’excellence opérationnelle, une meilleure efficience mais à des couts réduits ou maintenus au niveau actuel. C’est pour cela que nous leur proposons désormais des solutions de logistiques intégrées, des solutions clés en main pour le Subsea, etc…
C’est aussi la base d’une mutualisation dans l’utilisation des moyens, notre manière d’inscrire notre futur dans une perspective de développement durable : faire plus avec moins."
"La prise de contrôle de la société par les banques n’offre aucune garantie de pérennité de la dynamique propre à BOURBON dont le succès repose sur l’union de son management, sur ses partenaires locaux dans les pays où se trouvent l’essentiel de son activité, et par la force d’inspiration et la garantie de stabilité à long terme que j’incarne.
La prise de contrôle par les Banques n’était pas une solution acceptable."
"Le marché de l’Oil & Gas a vécu la pire crise (en intensité et en durée) depuis plusieurs décennies. 2018 est très probablement le point bas du cycle, une activité en volume encore légèrement réduite par rapport à 2017, et des prix en baisse.
Notons également que la valeur du dollar a eu un effet négatif, qui s’inverse d’ailleurs en 2019."
Le groupe enregistre une baisse de 40% de son chiffre d’affaires. "C’est conjoncturel, la baisse des investissements des pétroliers ces quatre dernières années s’est maintenant inversé, et l’Offshore, tant continental que profond devrait être le grand gagnant de cette évolution."
"Changer radicalement notre modèle d’affaire, pour passer de celui d’armateur à celui d’une société de services. Cette transformation a été annoncée en Février 2018 comme le plan Bourboninmotion dont le déploiement est en cours. Elle suppose un changement profond mais qui selon nous est le seul modèle d’avenir pour cette activité, un modèle fortement souhaité par les clients. Nos clients accueillent d’ailleurs ces propositions avec grand intérêt, comme Shell en Bulgarie qui nous a confié toute la logistique intégré d’une campagne d’exploration."
"Depuis 40 ans que je dirige BOURBON, il est manifeste que la diversification est dans notre ADN et que nous n’avons pas peur de relever les défis qui nous paraissent pouvoir l’être en maitrisant au moins deux des trois risques qui sont ceux du métier, ceux liés à l’environnement dans lequel on évoluera , et ceux de la connaissance des hommes qui seront à la manœuvre. Pourquoi tout d’un coup s’arrêter !"
"Pour les rendre plus agiles et plus responsables de leur avenir, tout en leur conservant la puissance que confère la filiation BOURBON qu’on retrouve dans leur nom.
Elles peuvent aussi se concentrer sur les attentes spécifiques de leurs clients et mieux répondre à leurs besoins."
Le groupe travaille avec plus de 8000 collaborateurs.
"Ils seront impactés positivement par la solution aux difficultés du groupe, c’est pourquoi elle doit intervenir désormais rapidement. On doit repasser la marche avant, et vite !"