Depuis ce mardi matin, la totalité des employés de l’entreprise Newrest, qui s’occupe des repas à bord des avions de Corsair et French Bee, est en grève, selon une information révélée par nos collègues de Clicanoo. Ils dénoncent notamment leurs conditions de travail et des salaires qui n’ont pas été revalorisés depuis 9 ans. Une grève qui risque de provoquer des perturbations dans le service des repas dans deux compagnies, selon le syndicat CGTR.
Les 60 employés de Newrest sont en grève depuis ce matin. "Les cadres ne le sont pas et ils font appel à beaucoup d’intérimaires", fait savoir Christophe Alloux, représentant de la CGTR commerces et services. "Les employés en ont ras le bol. Il n’y a pas eu de revalorisation du salaire depuis 9 ans. Ils gagnent 1180 euros net par mois. Leurs conditions de travail se dégradent de plus en plus."
Selon le représentant syndical, les employés ont une charge de travail plus élevée au fil des années, en raison, notamment, des départs qui ne sont pas remplacés. "Avant, ils devaient s’occuper d’un vol par jour et maintenant, on parle de 5 vols par jour", poursuit-il. Ce sont jusqu’à 400 repas qui sont servis par vol, selon Christophe Alloux.
Toujours selon le représentant syndical, les employés veulent de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. "Ils ont des semaines de 7 jours suivies d’une journée de repos. Il y a le travail le dimanche, le travail de nuit et lors des jours fériés qui ne sont pas majorés. Ils ont les mêmes conditions que dans la restauration."
Ce que les employés demandent : un 13e mois ainsi qu’une prime de fin d’année. "Aucune négociation n’a été faite cette année", regrette Christophe Alloux. "Il y en a eu cette année, mais qui n’ont pas abouti."
Le fait que l’entreprise fasse toujours appel aux intérimaires est un problème, selon le syndicat. "C’est un peu casser une grève. Mais celle-ci continuera tant qu’il n’y aura pas d’aboutissement", assure-t-il. "Les employés n’ont rien à perdre et ils continueront."
D’ailleurs, Christophe Alloux fait savoir que des perturbations sont à prévoir concernant les repas servis dans les avions à partir de mardi.
De son côté, l’employeur indique avoir proposé aux employés des négociations le 30 décembre. "Nous les avons invités à s’asseoir autour d’une table avec les employés et leurs représentants. On ne peut pas négocier en situation de grève. Ce n’est pas le cadre idéal. Donc, nous attendons le retour de nos employés", fait savoir Gaël Lokossou, directeur de Newrest. "Ce n’est pas une grève légitime. on a proposé une discussion le 30 décembre. A ce moment là, on s’assied autour de la table et on en discute. Point."
Questionné sur le fait que l’entreprise pouvait fermer entre le 22 et le 30 décembre, faute de main d’oeuvre, le directeur n’a pas donné de réponse précise. "Je ne sais pas. S’ils veulent venir travailler, ils sont les bienvenus. Sinon, on ne sait pas ce qu’on va faire. On verra demain."
Concernant les intérimaires, l’entreprise dit avoir tout fait dans les règles. "Les intérimaires étaient programmés de longue date. Personne n’en a fait venir en plus", assure Gaël Lokossou.
Du côté de Corsair, on fait savoir que pour le moment, cette grève "n’a pas d’impact". Chez French Bee, on préfère ne pas commenter. "Si on constate des incidences, on verra et on vous tiendra au courant", indique-t-on dans un échange de messages.