L’extension du bassin de baignade de Grande Anse fait débat. Sa superficie devrait doubler et passer de 3600m2 à 6600m2. L’objectif est de sécuriser les baigneurs et d’attirer de nouveaux visiteurs. Mais selon les chercheurs, ces travaux menaceraient les fonds marins.
Un lieu incontournable du sud sauvage. Le bassin de Grande Anse est idéal pour se baigner et se relaxer en famille. La municipalité a alors décidé de l’agrandir. Le projet : une extension à l’ouest d’environ 100 mètres, tout en conservant la même largeur.
Des travaux qui sont loin d’être bien accueillis par tous. En effet, ils auraient un impact direct sur la faune et la flore. À l’échelle de l’île, 40 à 50% du récif corallien auraient déjà disparu ces 30 dernières années.
« Ce projet est un pari risqué. Aussi bien pendant les travaux avec une destruction d’habitat naturel qu’après, parce que le renouvellement de l’eau ne sera pas assuré comme il le faut. Tout ça prouve qu’on a aucune garantie que les bébés coraux vont revenir dans le bassin » explique Léo Broudic, biologiste marin et doctorants sur l’état de santé des récifs coralliens de La Réunion.
Pour faire barrage à cette extension, une pétition a été lancée et a recueilli près de 5000 signataires. La ville avait alors ouvert une enquête publique et invite la population à donner son avis en mairie.
Selon le Maire de Petite-île, Serge Hoareau, aucun danger pour la biodiversité. « La barrière de corail, c’est là que les vagues se cassent actuellement. On voit bien qu’il n’y aura pas d’impact de l’extension du bassin sur la barrière de corail. Nous envisageons également de réguler la fréquentation sur le site de Grande Anse. Je tiens également à rappeler que le récit corallien est avant tout dégradé du fait du dérèglement climatique et de l’érosion. »
Le nouveau bassin devrait être construit d’ici 2026 pour un budget total de 7 millions d’euros.