Emmanuel Macron s’exprime ce jeudi après le Grand débat qui a duré plusieurs semaines. Mais les Gilets jaunes n’ont pas l’impression que leurs revendications ont été prises en compte.
"On garde cette classe moyenne, on fait cette différence de classe sociale, tout le monde est content, mais le peuple n’est pas écouté."
Sergine, Sandrine et Jonathan sont des Gilets jaunes de la première heure. Comme le Grand débat national, ils ont décidé de boycotter l’allocution d’Emmanuel Macron. Pour eux, les revendications de base n’ont pas été prises en compte. Ils n’attendent rien du chef de l’État.
"Pour moi, le Grand débat avait pour but de reformuler certaines revendications des Gilets jaunes et surtout aussi je pense pour en faire oublier."
"On ne demandait qu’une chose, le Ric. A-t-il à un moment abordé ce sujet ? Ceux qui ont participé au Grand débat ça ne représente absolument pas le peuple. On a vraiment eu l’impression que c’était des gens choisis dans la classe aisée."
Parmi les mesures qui pourraient être annoncées, la création d’un référendum d’initiative partagée, qui se déclinerait au niveau local. Le référendum d’initiative citoyenne (Ric), d’envergure nationale, ne fait pas partie des conclusions du Grand débat. Ce que reprochent une grande partie des Gilets jaunes.
Selon une enquête du Centre d’étude de la vie politique française (Cevipof) sur le profil sociologique des participants au Grand débat national, 65 % d’entre eux étaient diplômés de l’enseignement supérieur, alors que seulement 25 % de l’ensemble des Gilets jaunes le sont. Un tiers des manifestants sont titulaires d’un BEP ou d’un CAP. À noter que la jeunesse est la grande absente des rencontres citoyennes.
Si l’on s’appuie sur les résultats de l’enquête, c’est donc une France aisée, éduquée, structurellement plus proche de l’électorat d’Emmanuel Macron qui se serait exprimée. La baisse de l’impôt sur les revenus, la réindexation des pensions de retraite, ou encore la pérennisation de la prime exceptionnelle de fin d’année devrait être annoncée pour améliorer le pouvoir d’achat des Français.