Gladys Clain est une maman réunionnaise de deux enfants et atteint du cancer du sein. Avec les séances de chimio thérapie, elle perd ses cheveux et s’affiche fièrement dans des magnifiques clichés. Une femme forte qui ne lâche rien et se bat jusqu’au bout pour sa famille et ses enfants.
Un cancer et alors ? Gladys est une mère réunionnaise qui est atteinte du cancer du sein. Elle se bat quotidiennement pour vaincre cette maladie qui touche une Réunionnaise sur deux. Elle témoigne pour Linfo.re.
En début d’année, après un simple pique-nique, elle aperçoit une boule dans son sein droit. Après un rendez-vous pris avec son médecin et une biopsie, elle se rend seule 15 jours plus tard chez son gynécologique. Dans son bureau, il lui annonce qu’elle a bien un cancer.
"Le gynéco m’annonce que c’est un cancer, devant lui, je fais la forte, aucune émotion. C’est arrivée dans ma voiture que j’éclate en pleure, il fallait que tout sorte. A ce moment-là, tout passe par la tête, la mort surtout. Mais je me suis dit : « tu as deux enfants tu dois te battre pour eux ». C’est ce que j’ai fait, j’ai cessé de pleurer, j’ai repris ma voiture", affirme-t-elle.
Deux semaines plus tard et après d’autres examens, elle apprend que c’est finalement deux cancers dans le même sein. Il faut faire vite, car c’est un cancer infiltrant.
Le plus dure pour Gladys c’est la perte de ses cheveux, ils représentent pour elle, sa féminité. Au bout de sa deuxième chimio thérapie, ses cheveux commencent à tomber.
" Le plus dur, c’est que je n’ai jamais coupé mes cheveux. En ville, les commentaires commencent à pleuvoir : « pourquoi tu as coupé tes cheveux, tes cheveux longs était plus beaux ». Les larmes aux yeux je répondais que j’avais un cancer, ça me faisait très mal. Un matin j’ai demandé à ma petite soeur de venir me raser la tête. Quand elle avait tout rasé elle m’a dit « figure toi que ce n’est pas vilain, ça te fait un autre style ». En me rasant la tête je me suis filmée tout en me regardant dans le miroir.
A la fin je suis allée me maquiller. Elle avait raison, je pensais que j’allais être beaucoup plus moche que ça. Un peu gênée toute la famille est venue me voir. Tous me trouvaient belle, mais je me suis posée la question, est ce que c’est sincère ou c’est par pitié."
Son père qui lui rendait visite après chaque chimio, est décédé au mois d’avil.
"J’avais l’impression que le sors s’acharnait sur moi. C’était plus dur que l’annonce de mon cancer, lui qui a était toujours là pour moi, qui me remontait le moral, mon pilier s’en ai allé. Il a fallu à nouveau se dire qu’il faut continuer à se battre pour mes enfants, qu’il sera toujours là pour moi, et que maintenant je me battrai aussi pour lui."
Au mois d’avril, elle décide d’immortaliser son cancer avec le photographe Alexandre Bertucat.
"Je voulais avoir de belles photos de moi avant la repousse de mes cheveux. Le photographe a su me mettre à l’aise, et j’ai posé sans me poser de question."
"Je souhaite dire à toutes les femmes qui ont un cancer du sein ou autre, que rien n’est perdu, oui forcement il y a des hauts et des bas, mais il faut savoir se relever en temps et en heure. C’est bien de se renseigner auprès des personnes qui sont déjà passées par là, mais chaque femme à son vécu et chacune d’entre nous sommes différentes. Ne vous renfermez pas sur vous-même. J’essaie d’avoir une vie presque normale, je dis presque normal car il y a pas mal de rendez-vous. Toutes les semaines lors de mes chimios, je me rends à l’hôpital avec mes chaussures talons et m’habillais normalement. Au point où on ne pensait pas malade.
Il faut être bien entouré de ces proches et surtout se dire qu’on doit être forte car même avec un bon entourage c’est nous qui menons ce combat face à cette maladie. Il ne faut rien lâcher et se battre jusqu’au bout. Je me découvre moi-même en tant que femme forte et pourtant je n’ai jamais cru en moi. Je terminerai en vous disant que m’en sortirai de là vainqueur, car on ne voit plus la vie comme avant, on l’apprécie mieux, fini les querelles pour un rien, la vie ne tient qu’à un fil."
Glagys et son compagnon ont reçu l’aide de l’association Odysséa, qui vient en aide aux femmes atteintes du cancer du sein. L’association organise chaque année au mois d’octobre un événement sportif afin de récolter des dons en faveur de la recherche contre le cancer du sein.