Président de la FDSEA, Frédéric Vienne est l’invité du 12h30 d’Antenne Réunion, il fait le point sur le bilan catastrophique de la campagne sucrière.
Afin de faire le point sur la campagne sucrière qui s’annonce comme l’une des pires de ces dernières années, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) Frédéric Vienne est sur le plateau d’Antenne Réunion.
A peine 5 000 tonnes de cannes livrées par jour au lieu des 8 000 en temps normal. Cette année, les chiffres de la campagne sucrières sont alarmants.
Les dernières réceptions de cannes sont prévues samedi à Bois Rouge, la fin de la campagne sucrière s’achève le 18 décembre officiellement. Dans ce contexte, Frédéric Vienne espérait un délai supplémentaire, mais c’était la douche froide.
“Les industriels ont fait du chantage”
“C’était très clair de la part des industriels ne pas aller au-delà du 18. Il nous avait été proposé lors de la dernière commission d’usine deux dates : le 18 ou le 19. Les industriels ont du chantage aux planteurs en disant que si c’est le 19, le paiement se ferait après les fêtes. On aurait souhaité même une semaine de plus pour pouvoir finir.”
Un délai que le président de la FDSEA estimait compatible avec la dégradation des conditions climatiques possibles.
“Même s’il pleut on peut livrer. Aujourd’hui on est en situation de monopole avec Tereos. S’il y avait une alternative, ils pourraient fermer quand ils veulent, les planteurs pourraient livrer leurs cannes à une autre société pour faire du rhum ou de la canne énergie par exemple.”
La crise des Gilets jaunes a compliqué la fin de la campagne. Mais on savait depuis le début que la saison n’allait pas être bonne.
"Beaucoup de facteurs très impactant pour la canne"
“Nous avons eu des conditions climatiques très défavorables en début d’année, on a subi trois cyclones, avec énormément de pluie qui ont un impact très néfaste sur la croissance de la canne. Ceci explique aujourd’hui que nous sommes à 1,4 million de tonne de cannes. L’arrivée de la mécanisation abime aussi beaucoup les cannes. Beaucoup de facteurs ont été très impactant pour la canne.”
Chaque année on parle des difficultés de la filière canne. Mais de là à envisager la disparition de la filière à terme ... Frédéric Vienne parle plutôt d’une évolution.
“Une disparition surtout des planteurs plus que la filière. La canne à sucre n’a peut être plus d’avenir mais la canne elle-même, c’est notre savoir-faire à La Réunion, que ce soit dans l’Industrie ou la plantation. Il faut offrir aux planteurs après 2021 une alternative à la canne à sucre, mais toujours à base de canne.”
Les élections à la Chambre d’Agriculture se profilent et Frédéric Vienne s’est clairement positionné.
“Je suis candidat et même tête de liste. Nous sommes pour l’instant le seul syndicat à avoir déposé une liste pour tous les collèges. La FDSEA et la JA seront sur la même liste. La Chambre d’Agriculture connaît de grosses difficultés. Nous conseillons aux agriculteurs de voter pour un projet ambitieux et réalisable et pas pour des marchands de rêve.
"La plus grosse Chambre d’Agriculture de France"
La priorité est d’assurer un revenu pour les agriculteurs. On a à La Réunion la plus grosse Chambre d’Agriculture de France. Mais personne n’a su jusqu’à présent mettre cette Chambre sur les rails pour proposer des projets concrets aux agriculteurs.”