Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture réagit au conflit qui oppose agriculteurs et usiniers depuis le début de la campagne sucrière.
En désaccord avec le protocole signé avec Tereos pour la réception des cannes, les agriculteurs menacent de ne pas livrer les cannes jeudi.
"La Chambre d’Agriculture dénonce cet état de fait, où aujourd’hui on applique le protocole à la lettre. Il y a eu toujours eu une souplesse sur l’application du protocole. On y voit une façon de faire pression sur les syndicats majoritaires, c’est les mettre en porte-à-faux au niveau des agriculteurs.
Ce que la Chambre demande, c’est une interprétation qui soit moins sévère sur le protocole. Aujourd’hui les industriels ont décidé d’appliquer le protocole à la lettre. C’est tout simplement une histoire politique".
"Il y a aujourd’hui des nouveaux points de prélèvement qui n’ont jamais été appliqués qui devrait être plus faible que d’habitude. Les teneurs en sucre ne reflètent pas vraiment la réalité. Si ces points sont appliqués jusqu’à la fin de la campagne il y aura peut être une diminution de revenu pour les planteurs.
"Au CTICS, les planteurs aujourd’hui ne sont plus majoritaires. À chaque passage au vote, les agriculteurs sont en infériorité. Ce que la Chambre demande c’est une application de ce protocole un peu plus légère.
Je demande ce soir aux agriculteurs d’adapter leurs livraisons en fonction de cela. Ils peuvent mettre leurs cannes d’une certaine façon dans la remorque, ou allonger la longueur de la remorque pour qu’il n’y est plus de cannes qui dépassent de la remorque".
"Je pense que la raison va l’emporter, il faut que le protocole ne soit pas appliqué aussi sévèrement qu’aujourd’hui, pour qu’on puisse continuer à travailler et tout reviendra à la normale. Comme tous les débuts de campagnes, il y a des démarrages difficiles".
Ces conflits ne sont pas nouveaux, pour Frédéric Vienne ils compliquent les négociations à venir.
"Ça limite le dialogue entre les industriels et les agriculteurs. Le combat sera ainsi pendant des décennies, si Je n’ose pas imaginer la convention. Les mouvements d’aujourd’hui ne sont pas anodin", a précisé le président de la Chambre d’Agriculture.