DR-Radar974
De la houle et de la pluie, depuis hier, notre île a connu de fortes précipitations. De nombreuses images ont été partagées sur les réseaux sociaux. Des inondations, des routes détrempées, voire noyées, l’eau ne s’évacue plus. Pourquoi ces pluies ne sont-elles pas rapidement absorbées ?
Les crues impressionnantes à l’entrée de Saint-Denis ont débordé dans la cité Ah-Soun. Jacques Lauret et sa famille résident dans ce quartier depuis 46 ans, ils ont déjà essuyé les nombreux dégâts causés par Garance, mais ces dernières pluies sont comme un coup de massue. "Il faut qu’ils refassent la sortie de l’égout sous le pont. S’ils n’évacuent pas sous le pont, il y aura toujours de l’eau ici".
"Il a commencé à pleuvoir, l’eau est montée. On n’a pas trop fait attention, au bout de 10 minutes l’eau est entrée dans la maison. 15 minutes plus tard, on était inondé, on avait de l’eau jusqu’aux genoux".
En à peine 3 heures ce dimanche, les cumuls ont atteint 50 à 80 mm sur la moitié nord de l’île. Les routes départementales et nationales n’ont pas été épargnées. "Sur Sainte-Suzanne, pas mal de caniveaux ont été bouchés, beaucoup de chaussées étaient inondées, la RD51 a été fermée", indique Dolaine Racol, chargée d’informations routières au CRGT.
L’eau ne s’écoule pas et l’une des causes est les travaux de nettoyage et de purge qui se poursuivent sur les voiries. "L’urbanisation croissante, peut aussi être un facteur dans la mesure où elle va diminuer les surfaces sur lesquelles l’eau va s’infiltrer naturellement et donc augmenter les volumes d’eau qui sont ruisselé", explique Anne-Sophie Payet, directrice de la transition des territoires à l’Office de l’eau.
Le réseau d’évacuation situé sous le sentier du littoral est obstrué par des pierres. Comme un effet entonnoir, les eaux ne peuvent pas s’écouler normalement.
"La solution immédiate est de rétablir cet écoulement en dégageant tous les gros blocs. Pour cela, nous devons faire intervenir de gros engins. C’est une solution qui va nécessiter quelques jours, voire semaines, pour être mise en place", indique Yoland Savrimoutou, directeur Général Adjoint du pôle transition écologique de la CINOR.
La solution à long terme serait de totalement refaire à neuf le réseau d’évacuation. Il faudra encore s’armer de patience avant que le réseau routier soit remis complètement en état.