Ce lundi 10 mai, une grève nationale était organisée au sein des services de la Direction Générale des Finances Publiques. Solidaires Finances Publiques a procédé à un rassemblement revendicatif devant le Centre des Finances Publiques de Champ Fleuri.
"Une grève pour dénoncer le dépeçage de nos services, l’abandon de nos missions.
Sous couvert de modernisation, notre administration très spécialisée se détériore en qualité de service rendu aux usagers et se transforme en administration numérique éloignée des besoins de la population."
"L’illectronisme, l’accès difficile à un réseau internet de qualité la complexité grandissante des textes et des procédures ne concerne pas que les plus fragiles d’entre nous. Une majorité de la population se sent livrée à elle-même et les services publics, à la DGFIP comme ailleurs n’assurent plus leur mission première.
Notre ministère abandonne le professionnalisme des agents au profit d’une communication mensongère, enveloppant de dorures et de noms pompeux une coquille vide. Nos services ferment au public, les suppressions d’emploi se multiplient, la centralisation des services les éloigne de la population, les ouvertures de services publics au rabais, qui soi-disant répondent à tout sans être spécialisé à rien, se multiplient.
Ouvrir une maison France service, cela fait bien sur une affiche électorale, mais qu’y a t’il réellement derrière ? Notre administration supprime ses fonctionnaires mais incite les collectivités à faire ce qui était notre travail, alors que ce n’est absolument pas leur mission première."
"La COVID a accéléré de façon presque caricaturale un système que l’administration souhaitait installer lentement. Tout devient plus complexe, mais on y met que de faibles moyens. Nos services n’ont pas les réseaux informatiques en capacité d’absorber tout cela de façon efficace, nos agents sont mal équipés, la téléphonie reste à déplorer et le télétravail éloigne les équipes de l’usager et de leur cohésion. Bientôt l’ensemble des dossiers des petites et moyennes entreprises seront traités à distance , mais pas forcément à la Réunion,
Les dossiers des particuliers sont traités par une balf générique, un numéro en 800 qui n’est plus territorialisé…
Une grosse période de crise économique s’annonce, la Réunion va vivre des moments difficiles, l’éloignement se paiera au prix fort , nos services publics doivent aider la population à passer ces étapes difficiles , c’est leur rôle, ici encore plus qu’ailleurs et nous faisons bien plus que les abandonner, nous les détruisons peu à peu en les vidant de toute mission . Le travail morcelé devient la règle, le numérique remplace l’humain, et la mauvaise technocratie, le travail de terrain . Face à l’avenir, il y a plusieurs routes, et clairement, nous n’empruntons pas la bonne."