Ce samedi sonne la fin de la campagne pour les bassins du Nord-Est. Une campagne jugée catastrophique par les planteurs et les industriels. Ni la quantité ni la qualité n’étaient au rendez-vous cette année.
La campagne sucrière 2024 se termine sur un bilan catastrophique pour les planteurs. Après des mois de travail dans des conditions de plus en plus difficiles, les récoltes n’ont pas répondu aux attentes. Les agriculteurs se retrouvent pris au piège par une situation financière désastreuse.
"Aujourd’hui on est à 1 125 000 tonnes de cannes, on n’arrivera même pas à 1 150 000 tonnes. Pourtant nous sommes entourés par des professionnels et ils nous demandent de leur faire confiance, mais aujourd’hui on voit vraiment le résultat", réagit Dominique Clain, président de l’UPNA.
"Aujourd’hui ils attendent que l’agriculteur perde 25% pour pouvoir faire les dossiers d’indemnités. Une perte reste une perte. Perdre 100 tonnes ou 300 tonnes, c’est pareil, c’est perdre", explique Sarah Salah-Aly, présidente de la Commission des Agricultrices FDSEA.
Le changement climatique a joué un rôle majeur. Des périodes de sécheresses prolongées, des cyclones mais aussi des vagues de chaleurs ont affecté les rendements. "Depuis plusieurs années on subit des cyclones ou la sécheresse. Le changement climatique est là, mais comment s’adapter ? Sans accompagnement des autorités, on ne pourra pas le faire", explique Jean-Michel Moutama, président de la CGPER.
Pour la sucrerie, le problème est le même. La production de sucre est en chute libre. "On sera aux alentours de 590 000 tonnes de cannes broyées. La campagne est vraiment médiocre et inquiétante. L’objectif est de travailler sur un plan de relance. Notre objectif à tous, est que la campagne reparte, que les planteurs re travaillent dans les champs, qu’on soit prêt pour broyer ces cannes et qu’on revienne à des niveaux historiques que l’on connaissait tous qui donnaient le sourire", réagit Vianney Tailamee, directeur de la Sucrerie de Bois Rouge - TEREOS.
Pour les planteurs comme pour l’usine, l’avenir reste incertain et la solidarité entre tous les acteurs de la filière semble, plus que jamais, nécessaire.