Souvent spectaculaire, le feu de voiture peut se produire dans des conditions particulières. Comment un véhicule peut-il s’embraser ? Comment limiter les risques ?
Une voiture en feu visible à la fin de la Route des Tamarins, en direction de Saint-Denis : un incendie qui s’est déroulé le 5 août dernier, est l’un des derniers exemples en date de ce genre d’incident qui se produit régulièrement sur nos routes.
Aussi bien sur les quatre-voies ou dans les Hauts, dans tous les secteurs de l’île, régulièrement sur les ondes d’une célèbre radio péi, l’on peut entendre des personnes qui appellent pour rapporter qu’un véhicule a pris feu. Des incidents qui sont également régulièrement partagés sur les réseaux sociaux.
Assister à un tel phénomène est spectaculaire, et voir sa voiture prendre feu n’en n’est pas moins traumatisant. Fort heureusement, dans l’immense majorité des cas, aucune victime n’est à déplorer. Mais lorsque les sapeurs-pompiers interviennent, ils ne peuvent que souvent que constater les dégâts et se retrouvent souvent face à un amas de flammes ou à une carcasse fumante.
Comme l’indique le Centre régional de gestion du trafic (CRGT), 42 véhicules (tous types confondus) ont été recensés sur le réseau régional en 2020. Soit une moyenne de 3,5 voitures par mois... Ou environ un véhicule qui prend feu tous les 10 jours environ sur le réseau routier régional !
Et depuis le début de l’année, 22 véhicules ont été détruits, précise le Centre régional.
Benjamin Bellanger, directeur de Planète Car explique : "Parmi les raisons, l’isolant feutré situé sous le capot qui se détache, et vient en contact en friction dans le pot d’échappement ou du catalyseur."
"Le problème peut provenir d’un défaut mécanique, comme l’emballement du moteur ou du turbo, ou encore d’un surplus d’huile."
"La fuite d’huile qui tombe sur une partie de l’échappement peut provoquer l’incendie", confirme Nicolas Preto, chef d’atelier à AD Centre Auto Sport.
Sur ce point, les deux spécialistes s’accordent à dire que les risques sont équivalents. Concernant les modèles hybrides et électriques, en revanche, il n’y aurait pas assez de recul pour affirmer que le risque serait plus élevé ou moindre
Thermique ou électrique, les véhicules ne sont pas à l’abri d’un court-circuit. En provoquant des étincelles, les câbles en plastique peuvent prendre feu.
Du plastique davantage présent sur les nouvelles voitures, pour des raisons de coût : collecteur d’admission et carter en plastique au lieu de l’aluminium par exemple...
Si en roulant, de la fumée s’échappe du capot, arrêtez-vous le plus rapidement possible."Le réflexe est de vouloir ouvrir le capot mais c’est une erreur car l’appel d’air alimente le feu", souligne Nicolas Preto. Même si le contact est coupé, la température du moteur met du temps à redescendre. Il faut également éviter de s’arrêter à proximité des herbes, si elles sont sèches.
SUV, voitures de sport... la montée en température est plus importante au niveau de l’échappement. Attention également aux petits rouleurs, le Filtre à particules (Fap) peut se boucher et être un facteur de risque supplémentaire.
Un conseil simple mais de bon sens : s’assurer de respecter scrupuleusement les préconisations d’entretien du constructeur, et éviter de remettre à plus tard les révisions recommandées.