Alors que la pénurie de feux d’artifices et de pétards frappait La Réunion depuis quelques semaines, un des géants de l’artifice de l’île vient d’annoncer l’arrivée d’un avion rempli de feux d’artifice. Il n’y aura toutefois pas de pétards, selon l’importateur. D’après ce dernier, les prix ont d’ailleurs explosé.
Les Réunionnais qui souhaitaient célébrer les fêtes de fin d’année avec les traditionnels pétards et feux d’artifice étaient bien embêtés depuis quelques semaines. En cause, les navires de fret qui sont bloqués dans les ports. Pour remédier à ce problème, l’importateur et distributeur d’artifice Bangui a affrété un avion privé de transport de marchandises pour pouvoir amener sa cargaison sur l’île. Parmi les produits qui ont pu être importés, on ne retrouve pas les traditionnels pétards trop lourds et pas assez rentables à importer. "On ne voulait pas importer des produits trop peu chers", fait savoir Hassen Bangui, co-gérant de Bangui Artifice.
Ce n’était pas la solution la plus simple ni la moins coûteuse, mais Hassen Bangui l’affirme : "C’était la dernière carte qu’on avait." Ce mode de transport engendre néanmoins de nombreuses contraintes. Tout d’abord, la quantité transportée est nettement inférieure à la capacité de plusieurs conteneurs qui transiteraient par bateau. En comparaison avec les années précédentes, l’importateur d’artifices estime : "On a fait rentrer 10 fois moins de marchandise qu’avant".
"Tout ce qu’on a reçu est parti en 4 h, directement chez les commerçants aux quatre coins de l’île", témoigne Hassen Bangui. En effet, les vendeurs attendaient de pouvoir proposer des artifices à leurs clients avec une impatience certaine, car jusqu’alors, les étals demeuraient vides. La forte demande combinée à la faible disponibilité a fait grimper les prix de vente des feux d’artifice, qui sont désormais : "3 ou 4 fois plus cher qu’avant", selon l’importateur d’artifices. Ce dernier tient à se défendre concernant cette augmentation des prix : "les distributeurs font leurs prix de vente, ce n’est pas nous qui faisons les prix du marché."
L’Antonov (avion-cargo) affrété par l’entreprise d’import d’artifice est parti de Pologne avant de faire de multiples escales pour arriver à La Réunion : "on a dû faire intervenir l’ambassade de France au Caire, car l’avion était bloqué par les autorités sur place", soutien Hassen Bangui. Ces péripéties, cumulées au coût initial de la location d’un avion de ce type, ont donc contribué à l’explosion des prix des feux d’artifice.
Pour contrer la faible disponibilité des produits, les dirigeants de Bangui Artifice ont mis en place une ligne téléphonique sur laquelle les personnes intéressées peuvent demander où trouver les produits qu’elles recherchent.
Guillaume Caras