Autorisés à exercer durant la période de confinement l’an dernier, les opticiens sont concernés par la fermeture des galeries commerciales des centres de plus de 20 000m2. Clients et professionnels du secteur sont nombreux à être surpris par la mesure, jugée incohérente.
"Les banques et les commerces paramédicaux tels que les opticiens seront fermés", avait annoncé la préfecture le 10 février dernier.
Ce vendredi au Port, les Réunionnais sont nombreux à ne pas comprendre la fermeture des centres d’opticiens, professionnels de santé :
" C’est assez surprenant puisque je viens de voir que le caviste est ouvert, certains autres magasins, je ne vois pas où est le problème "
"La santé avant tout !"
"De moune l’a besoin lunettes ! Faudrait pas fermer parce que c’est un truc de santé !"
Seules les lunettes commandées avant la mesure annoncée par le préfet le 10 février dernier peuvent être récupérées, sur rendez-vous.
Au total, dans les trois galeries commerciales fermées, 6 opticiens sont privés de leur activité.
Parmi eux, le directeur d’une enseigne locale, juge la mesure est incohérente :
" Lors du premier confinement, les opticiens avaient été classés comme commerces essentiels et aujourd’hui nous ne sommes plus essentiels. On a bien vu avec le premier confinement, il y a beaucoup d’études qui ont été faites qui ont prouvées que le confinement avait décuplé les besoins visuels des Français. Ces gens ont besoin de leur équipement aujourd’hui".
Pour André Ridon, président syndicat des opticiens à La Réunion, c’est aussi l’incompréhension :
" Au premier confinement, les opticiens étaient considérés comme profession essentielle, or aujourd’hui, pour ces magasins qui sont dans des centres commerciaux, qui ont pris les dispositions nécessaires pour pouvoir recevoir le public, qui ont investi dans du matériel de désinfection, qui ont mis en place les gestes barrière, nous ne sommes plus considérés comme essentiel. Tous les gens qui ont plus de 50 ans, on est des professionnels de santé, peuvent se faire vacciner. On a énormément de mal à comprendre la situation. Pourquoi un pharmacien a le droit d’ouvrir et un opticien non ?"
Tous espèrent une révision de la mesure, d’autant plus que beaucoup d’entre-deux ont investi dans des équipements pour lutter contre la propagation du virus au sein de leurs structures.