Une fermeture annuelle de la pêche des bichiques a été mise en place dans le but de préserver cette espèce emblématique de la biodiversité des rivières réunionnaises.
L’objectif est de permettre une reconstitution des stocks de bichiques, en particulier des bichiques fines, espèce endémique des Mascareignes en danger d’extinction, et, ce faisant, de pérenniser les activités de pêche traditionnelles. Cette fermeture s’étend chaque année sur une période de 6 mois : du 1er mars au 31 août inclus.
Cette interdiction concerne tous les pêcheurs qu’ils soient pêcheurs amateurs en eau douce (ADAPAEF), pêcheurs à pied de loisir ou pêcheurs professionnels, en rivière comme en mer.
Pendant cette période, il est interdit de pêcher, transporter, stocker et vendre des bichiques.
Des contrôles réguliers mis en place sur l’ensemble des cours d’eau de l’île pendant cette période de fermeture permettront de vérifier que cette règle est bien respectée. Les contrevenants qui ne respectent pas cette période d’interdiction mettent donc la ressource en péril et commettent un délit. Ils risquent une amende pouvant aller jusqu’à 22 500 € et une confiscation des engins de pêche.
Depuis le 1er janvier 2022, une réglementation spécifique encadre l’activité de pêche des bichiques à La Réunion. Parmi ses dispositions, elle comprend une période d’interdiction de la pêche afin de permettre aux individus de remonter les rivières et favoriser ainsi leur repeuplement.
La campagne de pêche 2022-2023 a permis d’éprouver cette période de mise en œuvre du nouveau cadre réglementaire et a permis de mieux identifier le panel des pêcheurs de bichiques de La Réunion : 51 pêcheurs à pied professionnels en rivière, 117 pêcheurs à pied de loisir, 1 équipe de pêcheurs professionnels en mer ont été enregistrés à ce jour auprès de la direction de la mer Sud océan Indien (DMSOI) et 137 pêcheurs amateurs en eau douce auprès de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL). Seize dossiers de demande d’autorisation environnementale et domaniale pour la régularisation des canaux de pêche des embouchures ont été constitués, avec un accompagnement financier de l’État, et sont en cours d’instruction.
Cette période s’est également accompagnée d’actions de surveillance et de contrôle, à visée avant tout pédagogique mais également répressive contre certains comportements : utilisation de matériaux plastique, de Javel, dérivations illégales de cours d’eau, nombre excessif d’engins de pêche, absence de traçabilité pour la filière de commercialisation. Les services de l’État saluent toutefois le sens des responsabilités de la majorité des pêcheurs qui ont respecté les nouvelles règles, réaménagé les canaux de pêche, commencé à mettre en place un système de déclaration des captures, de facturation et de traçabilité. Cet effort doit être maintenu, en période de fermeture comme à la reprise de la pêche en septembre.
Les règles à appliquer pour chaque profil de pêcheur sont rappelées sur les sites internet de la DMSOI et de la DEAL.
Il est rappelé que les bichiques, comme tous les produits de la pêche, ne peuvent être achetés qu’auprès d’un professionnel en règle, qui doit être en capacité de démontrer l’origine de ses produits à l’aide de factures.