Ce jeudi, un rapport consultatif émanant du Conseil d’analyse économique (CAE), appelle à créer un "monopole public de production et de distribution du cannabis".
Un rapport purement consultatif du Conseil d’analyse économique (CAE), rattaché au Premier ministre, appelle le gouvernement à légaliser le cannabis en France dans une proposition de loi.
Cependant, ce jeudi, le gouvernement a exclu la possibilité de légaliser le cannabis à usage récréatif.
Mardi, plusieurs députés de quatre groupes politiques, dont cinq "marcheurs" ont prôné dans une proposition de loi, la légalisation contrôlée du cannabis, qu’il soit récréatif comme thérapeutique.
Le rapport consultatif du Conseil d’analyse économique quant à lui recommande donc une légalisation accompagnée d’une interdiction de vente aux mineurs. "Le cannabis serait vendu dans des boutiques spécialisées, chapeautées par une autorité administrative indépendante, chargée de réguler le marché et de créer les conditions pour assécher le marché noir."
La note recommande un prix final de 9 euros pour un gramme d’herbe, contre environ 11 euros dans la rue. Ce qui pourrait rapporter 2,8 milliards d’euros de recettes fiscales par an.
"Le gouvernement reste clairement opposé à la légalisation du cannabis", a répondu le cabinet du Premier ministre Édouard Philippe.
"Le gouvernement, même si pour l’instant il a fermé la porte, devrait accepter qu’il y ait un débat, notamment un débat parlementaire sur ce sujet-là pour que les uns et les autres puissent se faire une opinion définitive", a suggéré le porte-parole des députés PS Boris Vallaud.
D’ici à 2020, l’agence du médicament prévoit une expérimentation sur deux ans du cannabis thérapeutique. Une délivrance qui se fera, sous réserve d’une validation par le ministère de la Santé.
Déjà utilisé dans d’autres pays, la plante de cannabis sera réservée à certains patients pour qui les autres médicaments n’apportent pas de soulagement (épilepsie sévère, douleurs neuropathiques, soins palliatifs, cancérologie, sclérose en plaques...)
Les défenseurs de la légalisation ont trouvé un relais influent auprès du Conseil d’analyse économique (CAE). "En dépit d’une des politiques les plus répressives d’Europe, les Français, et en particulier les mineurs, figurent parmi les plus gros consommateurs de cannabis de l’Union européenne", soulignent les deux auteurs, les chercheurs Emmanuelle Auriol et Pierre-Yves Geoffard.
"Le système de prohibition promu par la France depuis 50 ans est un échec : non seulement il est inapte à protéger les plus fragiles, notamment les jeunes mais, de surcroît, il pèse lourdement sur les dépenses publiques et profite aux organisations criminelles."