Ce mardi 11 mai est marqué par la journée mondiale des espèces menacées. À La Réunion, de nombreuses espèces de la faune ou de la flore sont fortement menacées.
Depuis des années, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) évalue l’état de conservation des espèces à travers le monde.
Il y a des années, l’UICN a mené des analyses pour La Réunion afin de permettre le connaître le degré de menace pesant sur la faune et la flore de notre île.
Un état des lieux qui a fait apparaître un certain nombre de faits marquants.
Sur les 165 espèces de la faune réunionnaise, une partie est menacée.
Oiseaux, reptiles, insectes, milieu marin... De nombreuses espèces de La Réunion sont menacées et pourraient prochainement disparaître.
Concernant les reptiles terrestres, les trois espèces indigènes présentes à La Réunion sont toutes menacées, comme le Gecko vert de Bourbon, victime de la dégradation et de la fragmentation de son habitat forestier.
Chez les insectes, une espèce de papillons de jour sur sept et plus d’une espèce de libellules et demoiselles sur cinq sont menacées de disparition. Parmi ces espèces, le Salamide d’Augustine, un papillon “En danger critique d’extinction”, est affecté par la raréfaction du Bois d’ortie, son unique plante nourricière.
Dans les eaux douces, un tiers des poissons et près de la moitié des macro-crustacés sont menacés, principalement par la surpêche et les aménagements de rivières qui entravent leur migration.
Quant au milieu marin, l’urbanisation croissante du littoral et le développement des activités humaines dans les eaux côtières fragilisent des espèces comme la Baleine à bosse et la Tortue verte, respectivement classées “Vulnérable” et “En danger”.
Trois des quatre espèces de phasmes indigènes sont également endémiques de l’île, dont le Phasme du Palmiste rouge, “En danger critique d’extinction”.
D’autre part, l’île de La Réunion, haut lieu d’endémisme, héberge de nombreuses espèces qui ne se rencontrent nulle part ailleurs. Parmi celles-ci, le Tuit-tuit, un petit oiseau victime des rats et des chats introduits.
Le papangue, le pétrel de Barau et le pétrel noir de Bourbon sont également en danger d’extinction. Mis en péril par l’éclairage public.
L’ensemble de la flore a été analysée et passée au crible des critères de la Liste rouge, soit 905 espèces indigènes de fougères et de plantes à fleurs de La Réunion.
Cet état des lieux montre que 49 espèces végétales (5,4%) ont déjà disparu de l’île et que 275 autres (30,4%) sont aujourd’hui menacées.
La destruction et la dégradation des habitats naturels représentent la principale cause de régression des espèces végétales réunionnaises. Le développement urbain et agricole est responsable de la disparition progressive de nombreuses espèces, comme le Bois de lait. Plus en altitude, la population de Petit Tamarin des Hauts, classé “En danger”, a vu ses effectifs décliner.
Plus de 100 espèces introduites constituent la menace majeure pour la flore locale, telles que le Goyavier, qui envahit de nombreux habitats naturels et menace les espèces locales qui y vivent, ou la Liane papillon, qui affecte les derniers vestiges de la forêt semi-sèche et menace des espèces comme le Bois de chenilles, arbuste classé “En danger critique d’extinction”.
Pour répondre à ces menaces, des actions de conservation et de gestion des milieux naturels ont été mises en place.