L’inquiétude des acteurs de la filière fruits s’amplifie à l’approche de la fin de l’année. Avec le reconfinement en métropole et le retour des motifs impérieux pour les avions, l’export des letchis, passions ou ananas risque d’être très restreinte cette année.
Avec le reconfinement en métropole et le retour des motifs impérieux pour les avions, l’export des letchis, passions ou ananas risque d’être très restreinte cette année.
Les professionnels de la filière fruits avaient prévu de manifester cet après-midi mais la préfecture a décidé de leur accorder une réunion. Ils ne rencontreront pas le ministre des Outre-mer en visite sur l’île, mais un point prévu ce jeudi 12 novembre avec son directeur de cabinet.
Les professionnels planteurs et exportateurs de fruits sont en danger. Le comité de pilotage export prévoit une forte baisse du trafic aérien, ce qui risque de les impacter directement. 1000 tonnes de fret risque de rester coincé à La Réunion alors que la fin de l’année représente une grosse partie de leur chiffre d’affaires.
Laurent est producteur de cannes mais souhaite se diversifier. Il voudrait se lancer dans la production de fruits de la passion et d’ananas. Mais avec la crise du coronavirus, le contexte est loin d’être parfait. Difficile pour lui d’envisager la suite si ses collègues exportateurs n’arrivent pas à écouler leurs stocks cette année :
"Je ne m’installerais pas, je ne mettrais pas en place les ateliers, pas de serres pour le fruit de la passion, pas d’ananas. Cela aura un coup aussi pour mon porte-monnaie. Je fais que de la canne. Au niveau de la filière canne on se pose des questions, je suis un peu dans l’impasse", déplore t-il.
En raison des nouvelles restrictions sanitaires, le trafic aérien risque de diminuer de 80% d’ici la fin de l’année. Or les producteurs de fruits à La Réunion exportent vers la métropole grâce aux frets. En pleine période de fin d’année. Ce sont 1000 tonnes de fruits qui risquent de ne pas être exportés, et donc brader ou jeter.
"Le fret doit continuer à exister, parce que ce sont des produits d’excellence. Ce sont des producteurs expérimentés, spécialisés, qui ont tout mis en place pour les letchis, les ananas et d’autres fruits exotiques", explique Julie Deveaux, présidente Jeunes Agriculteurs de la Réunion.
Ces exports représentent 70% du chiffre d’affaires de la filière sur la période du mois de novembre et décembre. Les représentants des exportateurs lancent un cri d’alerte en direction de l’État.
"Il y a des mesures qui ont été mises en place par rapport au covid-19. On veut bénéficier de ces aides là, afin que l’on puisse garder notre activité", demande Gaël Dijoux, président OP Anafruit.
1000 emplois saisonniers sont également menacés. La Préfecture doit recevoir jeudi une délégation de professionnels pour discuter d’un éventuel soutien financier à la filière export réunionnaise.
Ils ne rencontreront pas le ministre des Outre-mer en visite sur l’île, mais un point prévu ce jeudi 12 novembre avec son directeur de cabinet.