Depuis le cyclone Chido, de fausses informations concernant l’arrivée de patients mahorais à La Réunion par EVASAN (évacuations sanitaires) circulent sur les réseaux sociaux. Le CHU de La Réunion a tenu à les démentir.
Le CHU de La Réunion dénonce les propos diffamatoires d’une pseudo « lanceuse d’alerte » et appelle à la responsabilité
Le CHU de La Réunion souhaite condamner publiquement avec la plus grande fermeté des propos mensongers diffusés sur les réseaux sociaux, accusant à tort le centre de vacances des hospitaliers, le COGOHR, d’héberger des patients en évacuation sanitaire en provenance de Mayotte au détriment des personnels hospitaliers.
Ces allégations sont totalement infondées et relèvent de la désinformation, s’apparentant à une fake news visant à attiser des préjugés contraires aux valeurs de solidarité et d’équité portées par les établissements publics de santé.
Le CHU précise qu’aucun patient en Evasan n’est hébergé au COGOHR. Par ailleurs, suite au passage du cyclone Chido, aucune réquisition n’a été effectuée par l’État, la Préfecture de La Réunion ou l’Agence Régionale de Santé pour demander l’utilisation de centres de vacances à cette fin.
Une gestion responsable et efficiente des hébergements temporaires non médicalisés (HTNM)
Il est également indiqué par cette personne dans ses vidéos que des patients sont hébergés à l’hôtel Bellepierre, avec un ton faussement polémique, sans aucune maîtrise du sujet.
Depuis 2017, le CHU de La Réunion a effectivement mis en place des solutions d’hébergement temporaire non médicalisé (HTNM) pour les patients en Evasan et leurs accompagnants, en conformité avec le décret n° 2021-1114 du 25 août 2021 et l’arrêté du 29 avril 2022.
Le CHU de La Réunion a d’ailleurs été l’un des premiers CHU de France à expérimenter ces solutions alternatives à l’hospitalisation, permettant d’accueillir des patients ne nécessitant pas une surveillance médicale continue, libérant ainsi des lits d’hospitalisation pour l’ensemble de ses patients, tout en optimisant les ressources hospitalières pour répondre aux besoins de la population, et en offrant des conditions de prise en charge adaptées à des patients transférés ou habitant à La Réunion et devant rester à proximité de leur lieu de soins.
À l’heure où la solidarité avec Mayotte est essentielle, ces dispositifs montrent depuis plusieurs années l’engagement du CHU pour garantir des soins de qualité à une population vulnérable, en ayant le souci de l’efficience dans la gestion de ses capacités hospitalières. Ces lits temporaires non médicalisés ne sont d’ailleurs pas exclusifs aux patients évasanés, ils concernent tous les patients. Ils permettent au CHU de concentrer les moyens de l’hôpital sur son plateau technique dédié aux diagnostics, aux explorations et aux soins, en dissociant l’hébergement. De même, ces dispositifs sont soutenus financièrement par l’Assurance Maladie avec un prix de revient en moyenne 10 fois moins élevé qu’une nuitée en hospitalisation.
Les propos qui remettent en cause cette solidarité ou qui portent des jugements déplacés heurtent profondément les valeurs de notre communauté hospitalière. Les équipes du CHU travaillent chaque jour à optimiser ces dispositifs dans des conditions parfois complexes.
- En 2023, 5 % des journées d’hospitalisation au CHU ont concerné des patients domiciliés à Mayotte. 42% des bénéficiaires sont des enfants malades accompagnés.
- Le dispositif HTNM, qui comprend aujourd’hui 60 places, dont la Maison d’Accueil de Bellepierre ou la Maison des Parents de l’Océan Indien, a permis de réduire le nombre moyen de journées d’hospitalisation des patients de Mayotte malgré une augmentation annuelle moyenne de 10 % des Evasan
- 15 162 nuitées de patients ont été réalisées en 2024, soit l’équivalent de plus de 40 lits d’hospitalisation ainsi libérés
- 257 bénéficiaires (182 patients et 75 accompagnants) ont été orientés par 110 médecins prescripteurs et répartis sur 35 services de soins du CHU, contribuant ainsi à un gain de performance tout en assurant un confort de qualité hôtelière pour les patients et leurs familles.
Le CHU de La Réunion souhaite appeler la population à faire preuve de vigilance face à la désinformation et rappelle l’importance de vérifier les sources avant de partager des informations et remercie les médias qui ont approfondi cette question en interrogeant le COGOHR et le CHU.
Toute tentative de nuire à l’image de l’établissement et à la confiance des patients envers leurs soignants sera fermement condamnée. Le CHU se réserve le droit d’engager des actions en justice à l’encontre de l’auteur de ces propos diffamatoires.