Richard Muller est né voyant, mais il commence à perdre la vue à peine arrivé à l’âge adulte. Cet ancien professeur de Mathématiques, maintenant âgé de 67 ans, est très impliqué dans le milieu associatif afin d’aider les aveugles et les malvoyants à sortir de leur isolement. Son portrait sur LINFO.re à l’occasion de cette Journée internationale de la canne blanche.
Richard Muller n’est pas né aveugle. Il a été frappé par une rétinite pigmentaire, une maladie dégénérative. Il commence à avoir des troubles de la vision vers ses 20 ans. Après l’âge de 35 ans, les problèmes de malvoyance surviennent. Professeur de Mathématiques au lycée de Bellepierre, il continue à exercer son métier pendant une vingtaine d’années.
Le Dionysien a pu avoir des moyens techniques pour compenser son handicap lorsqu’il était professeur de Mathématiques. Il bénéficiait d’un téléagrandisseur, une caméra qui agrandit des documents et les projette sur un écran. Il a enseigné 10 ans en tant qu’aveugle. Une personne l’assistait également dans ses tâches au travail comme pour corriger et lire les copies des élèves ou encore remplir des documents. C’est à l’âge de 55 ans qu’il décide de partir à la retraite.
En matière d’accessibilité, il pense qu’il reste beaucoup de travail à faire à La Réunion. "Pour les déplacements, ce qui est difficile, c’est le manque de trottoirs accessibles. Dans des quartiers plus reculés, on est même obligés de marcher dans la rue. C’est extrêmement dangereux. Même en ville, à Saint-Denis, pas tous les trottoirs sont sécurisés", déplore-t-il. Les feux tricolores sonores sont encore trop rares sur l’île, selon lui.
La canne blanche est un outil indispensable pour les personnes aveugles et malvoyantes. "C’est un outil indispensable pour marcher en autonomie sur un trajet qu’on a déjà repéré. Une personne aveugle qui se déplace, c’est une personne aveugle qui sait où elle va", insiste-t-il.
Mais la canne n’est qu’un outil. Ce sont dans des centres de rééducation que les personnes non-voyantes et malvoyantes apprennent à acquérir de l’autonomie. Deux existent sur l’île : un à Saint-Denis et un autre à Saint-Louis. "Jusqu’en 2010 à La Réunion, il n’y avait rien pour les personnes qui souffraient de déficience visuelle. Il fallait aller en métropole", relate-t-il.
Selon des chiffres du comité Valentin Haüy, la France compte un peu plus de 65 000 personnes aveugles. Le nombre de malvoyants (profonds et moyens) se situerait autour de 1,2 million. Selon des chiffres du Département de La Réunion, environ 18 000 personnes sont déficients visuels. Environ 90 % d’entre elles seraient malvoyantes et 10 % non-voyantes.