Les Français sont nombreux à faire face aux troubles du sommeil. Selon l’étude de l’INSV / MGEN menée en 2015, 16% d’entre eux déclarent souffrir d’insomnie, 17 % de troubles du rythme du sommeil et 4% d’apnée du sommeil. Si ces troubles sont plus fréquents chez les adultes, il y en a un qui touche plus particulièrement les enfants : le somnambulisme. Etaniel, 18 ans, est somnambule depuis son plus jeune âge. Il a accepté de partager son expérience avec LINFO.re.
Etaniel, 18 ans, originaire du Chaudron, souffre de somnambulisme. Depuis petit, il fait des crises dont il ne garde aucun souvenir. "Ce sont mes parents qui me racontent ce qui s’est passé, le lendemain d’une crise. Quand j’étais tout petit, je ne parlais pas et je ne bougeais pas vraiment, mais en grandissant, j’ai commencé à parler, à descendre les escaliers, à ouvrir les portes : des petits gestes du quotidien", explique-t-il.
Durant ses crises, Etaniel est endormi et n’est donc jamais conscient de ce qu’il se passe. Ainsi, ces petits gestes du quotidien effectué peuvent entraîner des situations dangereuses. "Je me suis déjà réveillé dans la cuisine, dans la salle de bain. Mais, je suis aussi déjà passé par la fenêtre et une fois, dans la nuit, je me suis retrouvé dans le jardin et mes parents ont heureusement été réveillés par les aboiements de notre chien."
En effet, si pour Etaniel, son somnambulisme n’a pas d’impact conséquent sur son quotidien, la situation est tout autre pour ses proches. "Mes parents ne dorment que d’un seul œil et nous dormons avec la porte de nos chambres ouvertes pour qu’ils puissent entendre le moindre bruit. C’est difficile pour eux, car ils sont dans un stress constant", déplore le jeune homme.
Sa crise la plus troublante a eu lieu lorsqu’il était âgé de 10 ans. "Un soir, je suis descendu avec mon doudou, j’allais quitter la maison. Quand ma mère ne m’a pas vu dans ma chambre, elle m’a rattrapé. Je lui ai alors dit, dans mon sommeil, que j’allais retrouver ma mère. Lorsqu’elle a dit que c’était elle ma maman, je l’ai repoussé, j’ai hurlé et j’ai couru vers la porte d’entrée. C’était la seule fois où elle a été obligée de me réveiller", raconte-t-il.
Si Etaniel considère que l’impact de son somnambulisme est minime sur son quotidien, il n’empêche qu’il évite de dormir en dehors de chez lui. "Si je m’endors dans une soirée, je peux compter sur mon meilleur ami qui veille sur moi. Mais, c’est compliqué de dormir chez les gens, par exemple. J’ai peur de ce que les autres peuvent penser de moi, que leur regard sur moi change suite à une crise. Comme je dors, je ne suis pas maître de ce que je fais et je n’aimerais pas non plus être à la merci des autres", fait-il savoir.
Etaniel a déjà fait part de son somnambulisme aux médecins. On lui a prescrit des médicaments contre le stress et les terreurs nocturnes, mais le jeune homme explique que cela n’a pas été efficace.
En revanche, les médecins lui ont fait savoir que ses crises allaient diminuer avec l’âge, car le somnambulisme est plus fréquent chez les enfants. "Aujourd’hui, mes crises sont moins fréquentes. Elles interviennent surtout quand ça ne va pas ou quelque chose me tracasse. Ma dernière crise remonte à la veille des résultats du bac, alors que je stressais beaucoup."