L’éruption du Piton de la Fournaise bat son plein depuis maintenant plus de deux semaines. Sur les dernières 24h l’amplitude du trémor éruptif (indicateur d’une émission de lave en surface) montre toujours des fluctuations. Des superbes images prisent hier soir par le photographe "De Phil En Image".
- au cône et au champ de tunnels de lave en aval du cône, qui subissent des phases de construction et de démantèlement, influant ainsi la vitesse des débits de lave au niveau de l’évent ;
- soit à des libérations ponctuelles de poches de gaz piégées dans les conduits d’alimentation qui
peuvent être libérées soudainement entraînant une augmentation du trémor.
L’amplitude moyenne du trémor se situe (au cours des dernières 24h) à environ 70% de son amplitude initiale.
Les dernières observations montrent toujours une activité de fontaines de lave au sein du cône qui s’est édifié depuis le début de l’éruption. Les vidéos des webcams de l’OVPF-IPGP-IRT montrent une activité avec des fontaines de lave qui dépassent occasionnellement la hauteur du cône. De nombreuses résurgences de coulées de lave sont toujours visibles au toit du tunnel de lave qui s’est mis en place en aval du cône. Ces résurgences sont sporadiques et peuvent durer de quelques minutes à quelques heures (Figure 2, à gauche).
Les images de l’éruption du Volcan à découvrir aussi sur la page Facebook du photographe "De Phil En Image".
- Un séisme volcano-tectonique et de faible magnitudes (<0.5) a été enregistré sous le sommet.
- Les déformations de surface montrent de nouveau une légère déflation au niveau de la zone sommitale, liée à la vidange du réservoir de magma localisée sous le sommet (à environ 2-2,5 km de profondeur) alimentant le site éruptif.
- Des débits de lave ont pu être estimés par méthode satellite avec la plateforme HOTVOLC (OPGC - université Clermont Auvergne). Ils étaient compris entre 2 et 10 m3/sec. Ces variations s’expliquent par la méthode, qui se base sur le rayonnement infrarouge de la coulée, dont la perception par les satellites peut être largement influencée par les conditions météorologiques au-dessus des coulées ainsi que les conditions de surface des coulées.
En l’absence de survol, aucune évaluation précise de la position du front de la coulée n’a pu être réalisée. Mais compte tenu du relief avec des pentes faiblement inclinées dans le secteur, le champ de lave continue de s’étendre principalement latéralement et par épaississement au niveau du réseau de tunnels de lave mis en place sur le plateau en aval du cône éruptif. Observé depuis la proximité de l’évent, le front de coulée ne semble pas avoir progressé significativement.
Une mission de terrain réalisée hier après-midi par une équipe de l’OVPF-IPGP a permis de procéder à de nouveaux échantillonnages de la coulée de lave, à 300 m en aval du cône éruptif (Figure 3). Ces prélèvements de lave permettent d’avoir un suivi de la composition de la lave au cours de l’éruption. La composition chimique de la lave renseigne sur son origine.
Niveau d’alerte : Alerte 2-1 (éruption dans l’Enclos)