L’éruption débutée le 22/12/2021 aux alentours de 3h30 heure locale se poursuit. Sur les dernières 24h l’amplitude du trémor éruptif (indicateur d’une émission de lave en surface) montre des fluctuations.
Ces fluctuations peuvent être liées soit :
- au cône en cours d’édification qui subit des phases de construction et de démantèlement (Figure 2),
influant ainsi la vitesse des débits de lave au niveau de l’évent ;
- soit à des libérations ponctuelles de poches de gaz piégées dans les conduits d’alimentation qui
peuvent être libérées soudainement entrainant une augmentation du trémor avec une certaine périodicité.
L’amplitude du trémor se situe ce matin à environ 20% de son amplitude initiale.
Depuis le 23/12/2021 soir, à la faveur de la fermeture du cône éruptif une activité en tunnels de lave s’est mise en place au pied du cône. Ces tunnels s’étendent sur une longueur d’une centaine de mètre avant que la coulée ne ressorte en un chenal unique plus en aval.
Une mission de terrain réalisée hier après-midi par une équipe de l’OVPF-IPGP a permis de procéder à de nouveaux échantillonnages de la coulée de lave et de réaliser des images thermiques sur site.
Les observations sur site montrent que le régime de fontaines de lave au sein du cône, bien que toujours actif, est faible et les fontaines de lave ne dépassent la hauteur du cône (<15 m) que de manière intermittente.
Sur les dernières 24h :
- Un seul séisme superficiel, et de magnitude faible (<0.5), a été enregistré à l’aplomb du sommet.
- Les déformations de surface montrent une légère déflation au niveau de la zone sommitale, liée à la vidange du réservoir de magma localisée sous le sommet (à environ 2-2,5 km de profondeur) alimentant le site éruptif.
- Les estimations de débit de lave, établies par méthode satellite avec la plateforme HOTVOLC (OPGC - université Clermont Auvergne), sont comprises entre 2 et 12 m3/ sec, avec une moyenne à 5 m3/sec.
- Le front de la coulée, en graton, actuellement sur une zone relativement plate, ne se déplace que très lentement, entre le 23 et le 24 décembre le front avait progressé de moins de 100 m et se situait aux alentours de 7,6 km de la route nationale 2.
Matthieu Patou-Parvédy