L’éruption du Piton de la Fournaise se poursuit. Certains sont tentés de prendre la route pour admirer le spectacle, mais l’accès à l’enclos est interdit par arrêté préfectoral. Le préfet avait émis l’idée de faire évoluer cette réglementation.
Dès le passage en alerte un, c’est-à-dire dès qu’une éruption est probable à brève échéance, la Préfecture décide de fermer l’enclos aux visiteurs. Il est donc interdit de s’aventurer dans les sentiers.
Certains passants s’accommodent de ce protocole alors d’autres trouvent cela injuste et regrettent cette privation.
“Je trouve cela injuste, on ne va pas aller marcher dans la lave. Il faudrait au moins que les gens puissent pénétrer dans l’enclos pour mieux voir l’éruption”, estime un passant.
Alain Bertil est chargé de mission sur le volcanisme pour la commune de Saint-Rose. Les pentes du volcan il les connaît bien. Il souhaite pouvoir trouver une solution pour que la fermeture de l’enclos ne soit plus systématique.
"On nous dit souvent que c’est diffèrent de l’Island parce que la configuration du terrain n’est pas la même. Cela n’empêche pas de réfléchir à des solutions qui conviendraient tout à fait à notre relief ici. Ne pas permettre un accès total aux éruptions, mais il faudrait proposer des choses qui sont en relation avec la sécurité", estime-t-il.
Quelques pistes de réflexion ont déjà été soulevées notamment sur la question d’un accompagnement obligatoire par un guide spécialisé mais la principale difficulté concerne le flux de visiteurs, ingérable.
"Il y a une seule route d’accès vers le pas de Bellecombe, une fois que cette route est complètement engorgée on ne peut plus rien faire, on ne peut plus descendre ni monter, les secours se trouvent pénalisés", explique Jérôme Turpin, accompagnateur en montagne.
La préfecture n’a pas encore pris de destination,mais le problème est en discussion.
"Ce sujet fait en effet partie des priorités du préfet, mais nous en sommes à la phase des consultations et expertises. La réglementation n’évoluera pas avant la fin de l’année", indique la préfecture.
D’ici là le protocole sera toujours le même des gendarmes et des agents de l’office des forêts sont d’ailleurs chargés de veiller à l’application de ces mesures de sécurité.