Le premier lâcher de moustiques mâles stériles s’est déroulé ce jeudi matin à Sainte-Marie. Cette phase opérationnelle en pleine nature vise à limiter la propagation de la dengue. L’épidémie poursuit sa baisse, mais elle reste anormalement élevée à La Réunion.
Ces moustiques mâles ont été stérilisés en passant aux rayons X. "Là on va avoir 60 points de lâchers dans toute notre zone de Duparc. Dans chaque cage il y a 2 000 moustiques, pour avoir une répartition homogène de nos moustiques sur toute la zone", explique Quentin Lejarre, assistant ingénieur de l’IRD.
L’objectif est d’endiguer l’épidémie de dengue sur notre île, comme le confirme Xavier Deparis, directeur de la Veille et de la Sécurité Sanitaire, Santé et Milieux de Vie à l’ARS.
"On a eu environ 370 cas diagnostiqués la semaine dernière. On est entre 40 et 50 recours hospitaliers par semaine. Nous sommes sur la fin, ce que l’on appelle la queue de l’épidémie."
L’année dernière à la même période, l’ARS dénombrait 5 fois moins de cas. Les Urgences accueillent cette année deux fois plus de malades ; la dengue est plus agressive.
Pour ces jeunes, qui habitent le quartier de Duparc, les moustiques sont un vrai handicap. "Ici à Duparc, j’ai déjà rencontré quelques habitants qui se plaignent souvent des moustiques."
La réussite de cette expérience menée par l’Institut de recherche pour le développement est scrutée par le monde entier. Après 10 ans de recherches, c’est le début du changement pour Louis-Clément Gouagna, coordinateur du programme Tis Réunion.
"Ce n’est pas la fin du projet Tis, c’est une étape, il faut continuer à faire des lâchers. Notre objectif est de montrer que ça fonctionne."
En s’accouplant avec les femelles sauvages, les mâles stériles devraient empêcher l’éclosion des œufs. L’opération doit durer 10 à 12 mois. 150 000 moustiques stériles seront lâchés par semaine.